Nom: Livinstone
Prénom: Frédéric (s'il ne vous répond pas, essayez plutôt Fred...)
Âge: 17 ans
Matière préférée: Ah, quand le coeur balance entre sciences et matières littéraires... Peut-être quand même les mathématiques, même s'il est un grand passionné d'Art.
Niveau scolaire: Doué, extrêmement doué. C'est même étonnant qu'il n'ait qu'un an d'avance, ce qui peut s'expliquer par son absence notable de réelle motivation. Il réussit tout avec une facilité déconcertante, biologie comme arts plastiques, chimie comme langues étrangères. Ca en devient presque agaçant. Il n'y a guère qu'en sport où ses performances laissent un peu à désirer.
Caractère: Avoir toute sa vie été surclassé, aussi bien intellectuellement que financièrement, est rarement du meilleur effet sur le caractère de quelqu'un. Fred en est la preuve flagrante. Après avoir traversé une courte période d'arrogance, il est tombé dans la morosité qui est la sienne aujourd'hui. Mélancolique, facilement blessé par les moqueries de ceux qu'on lui a toujours présentés comme inférieurs, Fred se place automatiquement dans la position d'un génie incompris qui n'arrivera jamais à se lier avec son entourage. Trop longtemps exposé soit à la jalousie soit à la fausse admiration des autres, il est devenu un tant soit peu paranoïaque: faites-lui un cadeau, il pensera toujours que vous attendez quelque chose de lui en retour. Il est donc très silencieux et cherche souvent à s'isoler, même si au fond de lui il ne demande qu'un peu de compagnie et d'affection sincère (chose qu'il n'a jamais connue, surtout pas venant de ses parents).
Physique: Assez petit et maigre pour un Occidental, il ne l'est néanmoins pas tellement au milieu de la communauté japonaise du lycée. Il est très fâché avec tout ce qui ressemble à un peigne, vu que sa tignasse brune restera un champ de bataille indiscipliné quelque soit le temps qu'il mettra à se coiffer. Son statut "d'intello" est affirmé par ses lunettes à fine monture, mais pour rien au monde il ne les abandonnerait: passer aux lentilles, ce serait découvrir son doux et triste regard brun, peut-être même laisser voir que son visage est plutôt agréable à regarder. Dans le même soucis de rester aussi discret que possible, lorsqu'il ne porte pas l'uniforme du lycée il s'habille de gris et de noir, blouson, pantalon et sweet-shirt le plus banals possible. Dites-lui qu'il est beau garçon et vous ne récolterez qu'un sourire désabusé...
Histoire:
"Allô? Ah, bonjour monsieur Sawaki... Vous m'en voyez ravi, j'attendais cette nouvelle avec impatience... Oui, oui c'est bien normal... Dans le centre-ville? Monsieur, vous nous gâtez... Non, seulement ma femme: j'ai pris mes dispositions pour que mon fils soit pensionnaire dans un lycée réputé de la région, la maison Suiryo... oui, c'est monsieur Takameda qui me l'a conseillée..."
Assis sur la moquette bleu roi près de la fenêtre, ses bras posés sur ses genoux et son regard perdu à travers la vitre vers les grattes-ciel de Chicago, Fred fait semblant de ne pas entendre. Il ne veut pas aller dans ce lycée, et son père le sait pertinemment. Mais rien n'est assez parfait pour le fils unique de Victor Livinstone, dirigeant de la compagnie Livinstone Industry. Quatre générations que l'entreprise de traitement des métaux précieux est léguée de père en fils, pas question de saborder la cinquième. Sans compter que Fred est doué, tellement doué...
"C'est cela... Oui, nous prenons le premier avion demain matin, tout est prêt..."
Déménager à Kyoto... Quelle idée stupide! Fred se renfrogne, ses bras se crispent autour de ses jambes. Déjà que tous les lycéens d'ici le détestent, qu'est-ce que ce sera quand il s'imposera dans la course à la réussite qu'est la société japonaise... Deux ans déjà qu'on lui apprend cette langue, et cela fait seulement deux semaines qu'il sait pourquoi. Importance de l'or dans les cartes à puces, prédominance du Japon dans ce domaine, utilité d'être sur place... Mais qu'est-ce qu'il en a à faire, Fred, du Japon? Qu'est-ce qu'il en a à faire de l'industrie de son père, des ambitions irraisonnées de sa mère qui le voit déjà marié dans trois ans à une fille richissime?
"Très bien... Arigato monsieur Sawaki... A demain!"
Son père raccroche, et Fred sait déjà ce qu'il va lui dire. Que l'appartement de ses parents est prêt, et que c'est sans doute également le cas pour sa chambre à Suiryo. L'estomac du jeune homme se contracte. Lui qui aurait tant aimé séduire une jolie jeune fille, n'aurait-ce été que pour embêter sa mère, voilà qu'on l'envoit dans un pensionnat de garçons. Bah, de toute façon ce n'est pas pour rien qu'à dix-sept il n'a même pas échangé de baiser avec qui que ce soit: qui prendrait le risque de se ridiculiser en sortant avec le petit intello de la famille Livinstone? Fred ferme les yeux pour réprimer les larmes qui lui montent aux yeux. Si son père le voit pleurer, il va encore lui sortir l'un de ses sempiternels discours sur la virilité et le devoir des êtres supérieurs. Alors que Fred aimerait tellement ressembler un peu aux autres, avoir une mauvaise note de temps à autres, courir après une fille à la récré... Mais non. Sois le meilleur. Toujours, partout.
"Frédéric, mon petit sucre, il est temps d'y aller: le tailleur a dû terminer ton uniforme pour le lycée."
Pourquoi sa mère persiste-t-elle à être aussi caricaturale? Elle le force à se relever, le rabroue sur son attitude peu distinguée. Fred ne la regarde pas, comme s'il était soudain fasciné par l'écran plasma accroché au fond de l'immense salon de leur appartement, au cinquante-troisième étage. Suiryo. Peut-être que cela veut dire "cauchemar" en japonais.
Maladie ou allergie: Aucune.
Un peu plus: Le seul domaine où Fred est ignorant au possible, c'est celui de l'amour. De ce côté-là, il est très naïf -- pour situer, il en est toujours au stade d'être jaloux de ces couples qu'il croisait dans son ancien lycée. Aucune fille n'a jamais accepté de sortir avec lui. Alors en ce qui concerne sa connaissance des relations avec d'autres garçons... Le pire, c'est que ça se voit qu'il ne se méfie pas (en tout cas pas assez). ^^"
