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 Pour soigner le blessé...

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Jeff Pullman
Vice-président du conseil
Jeff Pullman


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MessageSujet: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyMar 3 Jan - 21:03

Le blond qui ouvre la porte à la volée n'a pas lâché le poignet de Kiwara depuis qu'ils ont quitté l'Ancien Clocher. Son regard froid ne s'est pas posé une seconde de plus sur lui et c'est après plusieurs minutes de marche accélérée qu'ils arrivent dans la chambre du vice-président. Rien ne peut laisser entrevoir ce qui trotte dans sa tête.
Son expression est juste différente de l'habituelle. Certes comme toujours il paraît méchant mais normalement, on peut percevoir sa malice et sa mesquinerie ne serait-ce qu'à travers son petit sourire. Petit sourire totalement absent en cette heure, ne laissant place qu'à la froideur.
Sans ménagement particulier, il force le brun à s'asseoir sur son lit et crache d'un ton presque venimeux:

"Ne bouge pas de là."

Et sans plus d'explications, il disparaît dans une petite pièce annexe. On entend farfouiller dans ce qui semble être un placard ou un tiroir. Quelques boîtes tombent, ça farfouille à nouveau puis plus rien. C'est quasiment immédiatement que Pullman refait son apparition, les bras chargés de petites boîtes de carton qu'il déverse sur le lit en désordre avant de tirer à nouveau le plus jeune par le poignet.

"Suis-moi."

Son ton est toujours aussi sec mais il y a moins de froideur dans sa voix... Il embarque vivement Miharu dans la salle de bain et le balance presque devant le lavabo.
Et sans lui demander son reste, s'installe derrière lui et tire ses manches.

C'est alors que ses mains, après avoir rapidement tourner les robinets de l'évier, viennent doucement se poser sur les avant-bras de Kiwara et glisse jusqu'à ses doigts qu'ils entremêlent des siens... Délicatement, il mène les paumes meurtries du jeune homme au filet d'eau parfaitement tiède.

Dieu seul sait ce que pense le violeur en cet instant, il a seulement appuyé son menton sur l'épaule du suicidaire et observe d'un regard vague l'eau nettoyer les vilaines égratignures qui souillent le peau pâle de son ancienne victime...
Il reste là, à emprisonner avec douceur Kiwara, plus de temps que ne nécessite le nettoyage d'une plaie...


Quelques instants plus tard, c'est à nouveau assis sur le lit que se retrouve Miharu, mais cette fois, Jeff est posé à ses côtés. Des cotons un peu rougis par du sang et imbibés de produits désinfectants traînent sur le drap. Ses doigts habiles enroulent de fines bandelettes de gaze autour des paumes du jeune homme et toute la dureté de son comportement passé semble alors s'évanouir sous l'attention qu'il met à ne pas faire mal au petit brun, ne serrant pas trop son bandage, le regard attentif et doux.
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Kiwara Miharu
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyMar 3 Jan - 22:19

Kiwa se retrouve rapidement dans la chambre de son héro, suite à un trajet pendant lequel il n’opposa aucune résistance, marchant derrière Jeff avec cette mine qu’on habituellement les enfants fautifs. Lorsque le vice-président l’oblige à s’asseoir, il s’exécuta et ferma les yeux à l’ordre aboyé par Pullman. Demeurant aussi statique que s’il avait été une statue, le brun constata alors, non sans ravissement, dans quel endroit il se trouvait. Abominablement embarrassé, le suicidaire se rétracte sur lui-même, les mains sur les genoux, tentant de se faire le plus petit possible. Par curiosité, aussi traîtresse soit-elle, il jette de furtif coup d’œil à la pièce. Mais son attention pour la décoration des lieux fut vite remplacée par celle envers Jeffrey. Celui-ci semblait chercher quelque chose, du moins, c’est ce qu’en déduisit Miharu.
Le garçon s’étira légèrement vers la gauche, suivit de la droite, essayant en vain d’entrevoir l’autre étudiant affairé dans la salle de bain. L’aîné revient pour l’entraîner ensuite dans l’endroit d’où il venait.

Kiwara se laissait guider, muet comme jamais auparavant. De toute manière, il n’avait pas le temps de placer une phrase. Obéir devint donc le mot d’ordre.
Jeff se pencha sur lui et découvrit ses mains accidentées. Les doigts fins de son sauveur vinrent s’entremêler entre les siens tandis qu’il posait son menton contre son épaule. Opération crise cardiaque! La couleur de ses joues surpassa bientôt celle du sang qui se diluait tranquillement dans l’eau. Les yeux de Kiwa rencontrèrent son reflet et il pria les dieux afin que Pullman demeure concentrer sur le nettoyage de ses plaies. Sa prière fut exaucée et les deux jeunes gens regagnèrent le lit.

Tout allait de stupéfactions en stupéfactions. Voilà que Miharu faisait connaissance avec un Jeff attentionné et attendrissant alors que celui-ci pansait ses blessures. Le jeune homme fixait ses cuisses, grimaçant parfois lorsque, malgré son application, le blond effleurait ses paumes meurtries. Il l’ignorait, mais la couleur à ses pommettes persistait toujours…

"Merci…"

Maintenant qu’il l’avait soigné…que se produirait-il? Cette question lui trottait dans la tête depuis un moment. Il lui demanderait probablement de partir et de sceller cette histoire au secret. Cette hypothèse des plus plausibles jeta un voile sombre sur sa joie nouvelle.
Il voulait rester avec lui. Longtemps…jusqu’à ce qu’il soit dégoûté du bonheur. Celui d’être entendu, écouté, réconforté…d’avoir quelqu’un rien que pour soit. Il s’agissait là d’un vœu égoïste, quoique, après toute la misère qu’il avait endurée, Kiwa croyait bien le mériter ce surplus de bonheur. Un seul hic : comment faire pour que Jeff le garde auprès de lui? Il n’eut pas besoin de se creuser la tête indéfiniment…

*Atchi*

Ce qu’il détestait éternuer, surtout de cette façon ridicule et suraiguë. Son frère comparait ses éternuments à ceux d’un petit chat…ce qu’il détestait éternuer.

*Atchi*

Suicidaire, blessé et hypothétiquement malade… À l’opposé de l’image d’un élégant et savoureux jeune homme, il renvoyait celle d’une tache nuisible et surtout épuisante. Jeff n’était pas une infirmière non plus…cette comparaison fit fleurir un sourire à ses lèvres pâles. À croire que Kiwara n’est pas aussi chaste d’esprit qu’il n’y paraît.
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Jeff Pullman
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyJeu 5 Jan - 18:15

De ses doigts il tentait de réussir son application sans faire mal au suicidaire. Suicidaire... A cette pensée, il se sent bizarre, telle une coquille vidée de tout, sans plus ni goût, ni émotion, ni envie. Comme si l'aquarelle qu'était cette scène à l'apparence quasi-surnaturelle quand on connaissait le passé des deux jeunes gens perdait son aspect chatoyant pour ne devenir que le reflet grisé de la réalité. Est-ce de sa faute si Kiwara est dans cet état ? Après tout, se faire violer n'est pas le meilleur des traitements... Regretterait-il ?... En fait il ne sait pas trop. Une chose est sûre, il ne regrette rien de tout ce qu'il a pû faire aux autres. Mais Kiwa'... Il se souvient de cet instant au goût si particulier à sa mémoire. Parti pour simplement se satisfaire de ce corps frêle, il avait éprouvé le vif besoin d'en tirer de l'amour, de la tendresse. C'est d'ailleurs depuis ce soir-là que notre cher agresseur en série c'était mis à aimer les garçons à l'air fragile dont on imagine tout un tas de douceurs avant même de les avoir ne serait-ce qu'approcher de près.

A-t-il d'autres problèmes dans la vie ? Oh ça ne le regarde pas mais... Peut-être que ça soulagerait sa conscience. Et oui, grand nouvelle... Jeffrey Pullman éprouve du remord, et c'est bien la première fois.

Alors qu'il termine de nouer autour du poignet laiteux de Miharu ce qui reste de la fine bande de gaze, deux éternuements consécutifs et dignes d'un félin enrhumé soufflent l'air au dessus de son visage. Le petit bonhomme serait-il tombé malade ? Jeff arque un sourcil et releve sa tête pour planter son regard dans celui de sa victime.

"Et ben c'est malin..."

Il soupire et hoche là tête, l'air de dire "Je te l'avais bien dit que tu allais t'enrhumer sans ton écharpe".

"En tout cas, j'ai terminé."

D'un bref coup d'oeil il désigne les paumes à présent pansées du brun. Il remarque alors un petit sourire nouvellement né sur les lèvres de Kiwara et se demande intérieurement ce qui peut bien le provoquer.
Devant ce visage un brin joyeux il ne peut s'empêcher de tendre le bout de ses doigts pour caresser la joue du jeune homme. Ca a l'air d'aller mieux...
Sa main retourne rapidement entre ses genoux et un silence s'installe... Vite percé par la voix neutre du vice-président.

"Pourquoi t'as voulu faire ça ?..."
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Kiwara Miharu
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyJeu 5 Jan - 19:08

Son regard s’agrandit accompagné de cette expression comme si toute la misère du monde venait de lui tomber sur les épaules. Instinctivement, Kiwa repéra la porte, paré à quitter la pièce sans plus tarder, mais il se contenta d’esquisser un large sourire. Puis, il rigola doucement, aussi étrange cela soit-il.

"Je ne sais pas… "

Le jeune homme se redressa et s’avança vers la fenêtre donnant sur un paysage hivernal. Il soupira bruyamment pour ensuite ajouter d’une voix enrouée.

"Tu n’as jamais ressenti cette impression…que ton existence est inutile voir méprisée? On a tous besoin d’amour…non? Même si ça semble égoïste. Je crois qu’on a besoin de se sentir apprécié…mais pas par pitié…"

L’image de Nakamura s’insinua dans son esprit. Celui qui avait retrouvé le reste vaguement humain de Miharu suite à l’agression. Avant, leur relation ne s’en tenait qu’à de maigres salutations, à des disputes et des désaccords. Alors pourquoi vouer un intérêt si soudain envers le pauvre Kiwara? Par pitié, assurément.

"…ou par fraternité…"

Le tour de son frère maintenant, dont le visage arborant ce si détestable air de supériorité lui revint en mémoire. Lui qui disait l’aimer et désirer son bonheur…s’ils ne partageaient pas un lien de sang, jamais ce grand sarcastique ne lui aurait adresser la parole. Il ne s’agit plus là de liens, mais d’enchaînements, voir même d’obligations. Être une besogne n’a rien de très favorable pour l’estime de soi.

"…ou bien…par désir charnel…"

Le garçon marqua une pause, le regard perdu dans la tempête. Le sifflement du vent meubla un instant la conversation, semblant s’introduire jusque dans la chambre, frigorifiant tout autour. Kiwa déglutit avec peine, regrettant presque ses dernières paroles. Hélas, mentir ne figurait pas dans la liste de ses défauts. Mais, la vérité lui apparaissait trop cruelle et la dernière chose qu’il souhaitait c’était blesser quelqu’un. Surtout pas Jeff.

"Quand on aime quelqu’un, c’est prouver à cette personne qu’elle vit dans un but concret. Celui de faire plaisir à ceux qui tiennent à elle…et puis, on a aussi nos petites motivations personnelles. Comme réussir ses études ou fonder une famille ou…enfin…lorsqu’il ne nous reste plus rien, même pas l’amour…comment veux-tu continuer à avancer…c’est inutile. Il faut simplement attendre…peut-être que j’en ai eut marre…d’attendre qu’on exauce mon vœu. Peut-être aussi que je n’étais plus capable d’endurer ma douleur…là…il serra son pull au niveau du cœur. Parce que, oui…ça fait mal…terriblement mal…et…"

Ses épaules demeurées crispées par la gêne et le malaise d’une telle confidence s’affaissèrent dans une profonde expiration. Miharu appuya son front contre la vitre. Quelques mèches châtaines tombèrent en rideau sur ses joues. Il conserva cette position un moment puis fit volte-face, les traits du visage forcés à une fausse bonne humeur.

"Voilà quoi. Une raison parfaitement stupide! Ça me reflète bien, tu ne trouves pas?"
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyJeu 19 Jan - 18:56

Ce regard... Si triste et résigné... Jeffrey ne saurait dire ce qu'il produisit en lui mais ses mains se crispèrent lentement sur le drap de son lit. Il l'observait sans rien dire, le visage neutre, prêt à recevoir une quelconque explication. Voir ainsi Kiwara jeter un coup d'oeil à la porte fit rire une partie de lui, intérieurement... Un rire ironique et dépourvu de toute joie. Le brun rigola... Etrange. Ceci fit arquer un sourcil de Pullman qui cependant n'exprima rien de plus.
L'autre se leva du matelas et marcha en direction de la fenêtre. Tandis qu'il observait sa façade arrière, le vice-président écoutait attentivement ce que lui disait Miharu. Il ne fit rien durant tout le temps qui s'écoula durant lequel la voix du petit brun résonnait entre les murs de la chambre de Pullman. Quand il eut fini, ce dernier se leva à son tour et avança lentement, très lentement vers Kiwara. Son visage était sombre et dur, et son regard transperçant restait planté sur celui de Kiwa. Quand il fut près de lui, il plaqua brusquement ses deux mains sur la vitre, de chaque côté au dessus des épaules du brun, et rapprocha son visage du sien, sans plus sourire. Sa voix sèche déchira le silence en un murmure glacé qui devint vite amer.

"Tu crois peut-être que je me sens apprécié moi... Tu crois peut-être que quelqu'un m'aime ? Non... Et pourtant je vis quant même regarde !"

Jamais des nuits et des jours qui s'étaient écoulés, sans cesse identiques depuis ce soir précis où il lui avait volé sa pudeur, il n'avait une seule fois pensé que Kiwara pourrait éprouver à son égard ne serait-ce que la moindre particule d'amour. De tous ceux qui un jour avaient croisé sa route, combien l'avaient aimé ? Combien de personnes s'étaient un jour sincèrement souciées de son bonheur ? Sa mère ? Trop occupée à paraître la mère parfaite ne l'avait jamais été. Son père ? Son amour à lui, c'était sa carrière... Mélo' peut-être ?... Non, elle, elle n'avait songé qu'à connaître le sexe avec un soupçon de précocité. Lou ? Peut-être... Mais leur rapport était avant tout charnel.
Miharu se plaignait de ne pas connaître l'amour mais se croyait-il le seul ?

Le visage de Jeff se rapprocha encore un peu de celui du brun.

"N'attends pas que quelqu'un vienne exaucer ton voeu. Bats-toi pour l'exaucer toi-même sinon tu risques d'attendre plus longtemps qu'une vie..."

Son visage se détendit pour revêtir une expression plus douce et d'une mélancolique jusqu'alors inconnue chez Pullman. Sa main remonta doucement pour venir se placer sur celle de Kiwara, toujours appuyée sur son coeur.

"Quant à la douleur, sers t'en pour devenir plus fort..."
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyDim 22 Jan - 0:54

Voir Jeff dans un état si…sincère avait de quoi bouleverser. Cette expression fut néanmoins un peu de baume au cœur de Kiwara, car il se savait privilégié. Surtout que la réputation de Pullman racontait des faits sur un garçon mesquin, égoïste et manipulateur. Voilà que devant lui, le blond se dévoilait sous un tout autre jour. Une journée pluvieuse, grise et triste, mais rien de l’humeur glaciale qu’on lui attribuait si fréquemment. Un peu comme une fleur timide jaillissant de la neige, si fragile et si facilement piétinée. Que se soit par mégarde ou par méchanceté.
Face à une telle attitude, mais surtout à une distance si intime, Kiwa se sentit mal à l’aise. Son cerveau ne fournissait plus. Il désirait tant lui prononcer des paroles réconfortantes à son tour. Des mots qui sauraient atteindre directement le petit peu de douceur qui se découvrait enfin de sous la glace. Il craignait cependant ne pas se montrer à la hauteur, trébucher et l’entraîner dans sa chute. Le garçon ferma délicatement des paupières. Soutenir son regard dépassait effrontément la limite du supportable. Ça bloquait complètement ses capacités intellectuelles. Il devait absolument trouver les mots…

Ses mains se frayèrent timidement un chemin au dos du vice-président. Il franchit les centimètres qui les séparaient et l’enlaça affectueusement.

"Tu as raison. Je dois devenir plus fort. Mais…même les gens les plus puissants ont besoins d’aide parfois…et…pas que je crois que tu aies des problèmes ou quoique se soit, mais…Mais j’aimerais beaucoup que tu puisses être heureux. Parce que…tu es gentil…tu es trop gentil avec moi. Et, je souhaite sincèrement pouvoir faire la même chose pour toi…"

Son cœur résonnait partout dans son corps, de la racine de ses cheveux jusqu’à ses orteils. Une partie de lui souhaitait s’enfuir, loin, le plus loin possible. Retourner au clocher, même, et achever ce qu’il avait commencé… mais, la peur le paralysait entièrement. Il craignait que Jeff le repousse, qu’il soit en colère ou qu’il se moque de lui. Parce qu’il était idiot, naïf et idiot. En plus, ces traits de personnalité se reflétaient presque indécemment dans ses paroles. Miharu déglutit péniblement. Son angoisse l’empêchait même d’apprécier l’étreinte qu’il partageait avec l’autre étudiant. Encore étonnant que son système cardio-vasculaire ne subisse pas aussi les effets de paralysie qui engourdissait la moindre fibre de son anatomie. Il mourrait dans ses bras…À bien y songer, quelle mort agréable.
Kiwara risqua un regard à Jeff. Il ignorait comment interpréter son expression faciale. Avait-il commis une bourde? Son rythme cardiaque s’emballa. Agir, il devait agir! Mais quoi? Comment?

Lorsque sa raison rejoignit la réalité, la circulation d’air à ses poumons stoppa net. Ses yeux s’écarquillèrent encore, et encore, tellement qu’il cru qu’ils allaient sortir de leurs orbites. Il l’embrassait… Il l’embrassait!?! Ses lèvre sur le siennes…savourant délicieusement ce moment. Son visage passa d’extrêmement rouge, à extrêmement blême. Le petit se dégagea brusquement de son aîné, encore tout confus d’avoir posé un tel acte.
Baka! Baka! Baka! Il venait de tout gâcher! Jeff le détesterait désormais! Prendre ainsi les devant…après une si courte période de fréquentation. Les heures passées avec Jeff, il pouvait les compter sur ses doigts et ce n’était que trop peu suffisant pour se permettre de…en plus, cette attirance n’avait aucun sens avec leurs antécédents…

"P…pardon…je…"

Sa vue fut bientôt trop embrouillée pour qu’il ne puisse distinguer le visage de Pullman. Fuir…aussi loin que ses jambes le mèneraient…jusqu’au clocher…et terminer ce qu’il aurait du faire…Kiwara bouscula Jeff, tentant de quitter la chambre.
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyMer 1 Fév - 22:09

L’attitude habituelle du vice-président n’était guère semblable à celle qu’il employait durant ces instants passés auprès du seconde. Pourquoi était-il si doux avec lui ? Il l’avait pourtant blessé il y a quelques mois, que ce soit corporellement comme psychologiquement.
Cet autre jour de lui-même qu’il dévoilait, cette pluie pluvieuse qui doucement semblait les entourer d’un halo de bruine tiède… Qui pourrait se douter d’une telle facette du caractère ô combien complexe de Pullman ? Celui qui depuis son arrivée faisait le cauchemar des plus faibles, et la haine des plus forts... Avait-il déjà été vu de la sorte ? Comme une fleur qui doucement tournée vers la surface de la glace, cherche la chaleur aimante des plus maigres rayons de Soleil...
A vrai dire, jamais. Car personne n’avait jamais vraiment voulu voir. Aux yeux de beaucoup il était le Mal et rien que cette opinion butée fermait la porte aux moindres regards compréhensifs. Certains encore, plus effrontés que les autres, profitaient des plus petites failles de Jeffrey pour lui jeter à l’âme leurs attaques assassines et sournoises. Normal que Kiwara soit déstabilisé par cette attitude, venant de lui. Car il était le premier à voir. Il ne mettrait sûrement que peu de temps également à se rendre compte que Pullman, noir de haine et de méchanceté, était troublée par la moindre étincelle de douceur et de gentillesse, s’y accrochant désespérément comme à l’invisible filin salvateur de sa miséricorde...

Il était toujours là, mains appuyées à la vitre givrée. Miharu ferma les yeux, comme incapable de continuer à le regarder en face. Ce qui en soi était fort compréhensible. Un des côtés de son nez était délicatement venu caresser sa joue. Il s’apprêtait à s’éloigner quand deux bras enlacèrent son mince abdomen. Son corps fut collé à celui du brun et il ne put s’empêcher d’entrouvrir les lèvres de stupéfaction. Tandis que le doux jeune homme qu’il venait de sauver d’une chute mortelle serrait fort son torse contre le sien, il regardait le reflet fade et froid de son regard émeraude dans le verre de la fenêtre, ses prunelles étourdies de surprise ne voyant que secondairement les traits reproduits de son visage pâle.
Une espèce de chaleur bouillonnante semblait se répandre dans ses membres, comme une sorte de sérum de bien-être. Le cœur de Kiwara avait beau battre la mesure, le sien s’était emballé...
Les paroles du plus jeune s’infiltraient dans son esprit. Une personne puissante, voilà ce qu’il était. Personne ne lui avait jamais dit qu’elle souhaitait qu’il soit heureux... Cela sonnait comme faux à ses oreilles. Comment pouvait-on lui dire une chose pareille à lui. Fallait-il être fou ?
Trop gentil ? Kiwara le trouvait trop gentil ? Etait-il possible d’oublier un viol en si peu de temps ?

Le temps sembla s’arrêter. Le brun s’était tu et Jeffrey, enfoui dans ses songes, essayait de rapidement faire la synthèse de ce qu’il venait d’entendre. Essai coupé court.
Les lèvres douces de Kiwara venaient de se poser délicatement sur les siennes, comme un papillon fragile que l’on ne croyait plus capable de voler à soi. Seules ses mains eurent le temps de commencer à trembler que déjà le jeune homme s’était arraché en le bousculant pour fuir son acte et cette situation étouffante d’irréalité.

A nouveau, son visage revêtit une expression de surprise. Pris de court, il resta là, planté comme un imbécile, durant une volée de secondes au bout desquelles il bondit en dehors de sa chambre, ne prenant pas le temps de refermer la porte. Sans vraiment savoir pourquoi, il courait à toute vitesse, le visage barré par le froncement de ses sourcils. Il suivait la silhouette fuyante de Kiwara qu’il perdait de vue à chaque angle. Il accéléra, comme jamais il n’avait poursuivit quelqu’un, et commença peu à peu à le rattraper. Lorsqu’ils furent arrivés dans un couloir apparemment vide de toute présence, le vice-président réussit à agripper le poignet du fugitif qu’il fit s’arrêter net. De tout son corps il le força à reculer, manquant de les faire trébucher tous les deux, jusqu’à ce qu’ils furent appuyés au mur. Il coupait toute retraite au brun, retenant de ses mains chacun de ses poignets.

Ses lèvres toutes près des siennes, il ne put s’empêcher de reprendre leur discussion, cette fois-ci ponctuée d’essoufflement et avec un soupçon de dureté.

« Moi ? Trop gentil... Avec toi ? Aurais-tu perdu la mémoire ? ... Faudrait-il que je te la rafraîchisse ??? »

Ses doigts s’étaient un peu plus resserrées sur les poignets du suicidaire qu’il toisait à présent de son regard accusateur. Ses prunelles surlignées par le froncement intimidant de ses sourcils brillaient dans celles de Miharu.
Mais la glace sembla se rompre brusquement et il lui rendit fougueusement son baiser comme porté par le désir fulgurant de lui prouver qu’il aimait ce contact avec lui, qu’il désirait le prendre à nouveau entre ses bras, le serrer contre lui.


Dernière édition par Jeff Pullman le Sam 7 Juin - 18:16, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyDim 5 Fév - 4:24

Ses paupières balayèrent son regard vitreux, emportant avec elles les larmes qui s’y logeaient encore. Celles-ci décrivirent la courbe de ses joues, s’égarant parfois sur le visage de Jeffrey. Kiwa aurait aimé comblé l’espace qui séparait encore son corps du sien, extirper davantage de chaleur de cet acte soudain. Mais la poigne puissante qui l’avait freiné dans sa course le maintenait solidement contre le mur. C’est d’ailleurs la froideur de la paroi qui l’enchaîna sur terre le temps de cet échange passionnel. Il eut beau tenter s’évader en se faisant aveugle, les chaînes semblaient trop solide pour qu’il ne puisse les brisées. L’activité incessante dans sa boîte crânienne entravait également son envol, lui coupant d’amblée les ailes. Pourquoi l’embrassait-il? Cela avait-il rapport avec ces dernières paroles? Comment devait-il interpréter ce geste? De l’amour ou bien…seulement un désir sexuel? Son cœur lui dictait d’avoir confiance et de s’abandonner à l’hypothèse qui le comblerait, mais sa tête sonnait l’alarme. Il s’agissait tout de même de Pullman, ce garçon qui lui avait volé son bien le plus précieux…

Alors, par la faute de ses propres doutes, le petit ange ne put partager l’extase enivrant du baiser si ardemment désiré.

Leurs lèvres se séparèrent, déclanchant une déferlante de frisson qui parcouru toute la superficie de son maigre corps. Miharu conserva les yeux résolument clos. Il n’osait pas se confronter à la réalité, voir l’expression faciale de Jeff qui déterminerait des deux théories laquelle s’avérait la bonne. Il craignait tellement être blessé à nouveau par cette personne qu’il aimait. Cela compliquerait tant son sentiment, non pas envers lui, mais envers son entourage. Déjà, s’être amouracher de son agresseur occasionnerait de l’incompréhension, même de la haine chez certains. Il détestait tant cette solitude qu’il se voyait contraint de consommer à l’excès...

Le garçon se trouvait au pied du mur, et ce, dans tous les sens du terme. S’il essayait de lutter afin de s’enfuir, cela vexerait peut-être Jeff qui interpréterait la tentative comme un rejet. S’il restait et que les intentions de son camarade n’étaient pas du même ordre que les siennes...il nourrirait ces ténèbres qui le grignotaient déjà morceau par morceau. Nanti d'une enveloppe frêle, cette bête noire ne ferait de lui qu'une bouchée si elle prenait de l'expansion.
Au fond… il savait concrètement ce qu’il lui restait à faire, ce qu’il devait faire. Hélas, il ne possédait pas la force nécessaire et il le perdrait pour cela…

"Je…me fiche bien de ce qu’il s’est produit dans les douches…après tout, la faute me revient…"

La flamme vacillante d’un espoir distança furtivement ses appréhensions. Ces mots n’avaient pas été aussi difficiles qu’il ne se l’imaginait. Certes, la tonalité de sa voix diminuait au fil de ses paroles, mais il les prononçait et c’était là l’essentiel.

"Je ne comprends pas…je comprends pas…ce qui m’arrive… "

Apparemment, il n’atteindrait pas son objectif. À quoi bon se borner? Bien qu’il soit doté d’ailes, un oiseau ne peut pas voler s’il ignore comment s’en servir. Pareil question courage. L'ange toujours aussi fragile se brisa encore une fois. Tous les barrages cédèrent alors, provoquant de sonores et déchirants sanglots qui se répercutèrent dans le couloir, mélodie criarde d’une scène désagréable.

"Je t’aime!"

Kiwara se rétracta, comme pour se protéger d’une gifle prochaine. Sa poitrine se soulevait au rythme irrégulier de sa respiration, résultat de l’effort surhumain qu’il venait de déployer. Il avait si peur…si peur que la moindre parcelle de son anatomie frémissait. Mais une fois envolé, l’oiseau doit progresser s’il ne veut pas chuter.

"Même si pour toi je ne suis qu’une proie parmi les autres! Même si mon frère va me haïr en l’apprenant! Même si tout le monde me rejettera…moi…je ne peux pas effacer mon sentiment. Et je ne comprends pas pourquoi…pourquoi mon cœur s’affole dès que je te vois. Pourquoi je désire tant rester près de toi, même si cela me causera peut-être davantage de blessures. Peu importe! Même si des gens vont dire que je suis égoïste…je veux…rester avec toi…je veux te voir sourire…je veux te rendre heureux. Même si moi je suis malheureux…Déteste moi…Aime moi…tout ce que je souhaite, c’est pouvoir encore me blottir contre toi…même si je dois pour cela payer de mon corps…même si…"

Il ne niait pas la redondance de son discour mais s'en excusait, connaissait sa maladresse casanière. Ses paupières dévoilèrent enfin ses prunelles noyées par son chagrin. Les perles vertes s’encrèrent dans celles de Jeff, redoutant comment se conclurait cette histoire. Si le livre se refermerait ou si la page allait être tournée… tant que l'ouvrage n'était pas jetté aux ordures, la fin lui conviendrait.
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyMer 8 Fév - 20:59

Le temps d’un baiser. Autour d’eux tout semblait disparaître et Jeffrey, paupières closes, diminuait progressivement l’ardeur de ses lèvres afin de les faire plus douces, plus amoureuses. Comme au cœur d’un cocon de chaleur, toute souffrance paraissait oubliée et son cœur, dans son berceau de chrysalide, n’attendait plus que la délivrance pour déployer ses ailes de velours. D’habitude, en cette situation, le vice-président aurait du commencer à se sentir à l’étroit dans son jean moulant qu’il avait enfilé juste après les cours. Mais là rien, il embrassait Kiwara. L’embrassait de tout son être, de toute âme. Pourquoi ? Il ne se posait pas la question.
Il sentait les larmes de Kiwara lentement sillonner son propre menton, accolé au sien. Comme de délicates araignées, les mains de Pullman relâchèrent leur emprise sur les poignets maigrelets du brun, remontant sur ses avant-bras, puis ses bras... Puis son cou et enfin sa mâchoire. Leurs lèvres humides se séparèrent alors, mais le blond se garda bien de s’éloigner de Miharu. Sa bouche taquine et bien dessinée, resta presque contre celle du seconde tandis que ses doigts venaient balayer les rigoles cristallines tracées sur les joues pâles de sa victime. Du moins victime... Plus en cet instant si je ne m’abuse...
Peu de temps ne put s’écouler avant que le silence ne soit rompu par la voix de Kiwara.
‘‘La faute me revient’’
Toujours aussi proche du visage attristé du petit brun, Jeff arqua un sourcil. Pourquoi donc pensait-il une telle chose ? Il allait vraiment finir par croire que ce joli-cœur avait un grain. C’était quant même lui qui l’avait violé, pas l’inverse. Lui qui pourtant était si intelligent, ne comprit pas la nuance. Mais il faut dire aussi qu’il était difficile de comprendre que Miharu s’en voulait de ne pas s’être donné docilement alors que le vice-président lui avait proposé de continuer dans un lieu plus propice à l’épanouissement de leurs ébats... C’était vrai que ce soir-là, il aurait tellement voulu ramener Kiwara dans sa chambre, tellement voulu disparaître sous les draps avec lui, tellement voulu être doux et gentil... Mais rien ne l’excusait. Du moins dans sa propre logique, qui semblait être différente de celle du brun. Oh il ne s’en voulait pas ! Juste qu’il était bien conscient de l’immoralité de ses actes et que comme toute personne ‘‘normale’’, se trouver une excuse pour avoir violé quelqu’un était inimaginable.

Kiwara s’exprima à nouveau, faisant peu à peu disparaître le son de sa voix, comme s’il s’éteignait progressivement. Il semblait tellement perdu, égaré dans sa propre personne, abandonné par ceux qui étaient dans l’incapacité de comprendre sa douleur et son chagrin. Des larmes, encore des larmes, toujours des larmes. Il se mit à pleurer si fort que, fronçant totalement les sourcils, Pullman écarta son visage du sien pour le regarder droit dans les yeux. Mais ces derniers étaient encore fermés.
C’est alors qu’il lui jeta sans préavis un je t’aime à la figure. Et alors qu’il semblait se faire tout petit, toute une longue déclaration s’en suivit, teintée de larmes et d’amour qui comme un volcan trop longtemps obstrué déversait sa lave brûlante pour enfin soulager toute cette pression douloureuse qui ne cessait de le torturer depuis quelques temps.

Un long silence s’imposa, tellement lourd que la poussière semblait s’écraser au sol. Le visage du grand blond était impassible, voire même froid. Il toisait le jeune homme de haut, son regard perçant planté dans le sien.
Comme la lame d’une guillotine, sa réponse s’abattit.

« Tu n’es qu’un idiot. »

Il retint un soupir. Grand Dieu, il sentait arriver les embrouilles au galop... S’engager avec quelqu’un est toujours contraignant...
Il ne fit rien de plus durant quelques secondes, ses bras le long du corps. Puis un de ses mains s’éleva pour venir caresser le coin de la mâchoire encore mouillée de Kiwara.

« Mais tu as de la chance... »

C’est à ce moment là qu’un petit sourire se dessina sur les lèvres de Pullman.

« J’aime bien les idiots. Surtout quand ils s’appellent Kiwara. »

Son visage se refit aussitôt dur et menaçant tandis que ses mains se plaquaient de chaque côté du crâne du brun, sur la pierre froide du mur. Sa figure tracée d’autorité se rapprocha lentement de celle de Miharu, jusqu’à ce que son nez chatouille presque le sien.

« Mais réalise au moins que si tu étais une proie parmi les autres, ce n’est pas de bons sentiments que tu serais en train de pleurer à l’heure qu’il est... »

Kiwara était sûrement suffisamment intelligent pour comprendre ce que son bien-aimé avait voulu dire.
Il ne rajouta rien, et son visage était redevenu neutre. Ses lèvres étaient proches des siennes et sans un mot de plus, il incitait silencieusement le brun à les reprendre d’un baiser, presque comme un ordre pour sceller un pacte invisible qui dans le secret les unierait.
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyMer 15 Fév - 4:54

( Chose promise chose due! a26
Kiwa: Joyeuse St-Valentin me amor! a24
a20 Ils sont crooooo mimi!!!!)

«Tu n’es qu’un idiot»
Ces paroles étaient une lance que Jeff venait de lui ficher en plein cœur. Si sa peau n’arborait pas déjà la couleur du marbre, cela ne saurait tarder. Kiwara était pétrifié. Oh, il croyait bien s’être mentalement préparé à cette réponse, mais elle lui apparut plus dure qu’il ne se l’imaginait. Un véritable bloc de glace qu’on lui enfonçait au fond de la gorge, l’étouffant et provoquant une douleur suraiguë à la poitrine.
Ce poids additionné à tous ceux qui pesaient déjà sur ses frêles épaules, son corps s’alourdit. Le sol sembla se dérober sous ses pieds et il entama sa chute. Il tombait, tombait, tombait…sans barrière, sans filet pour freiner cette course vertigineuse qui le replongerait tout droit dans les ténèbres.
Il devait bien se rendre à l’évidence : il était idiot. Idiot d’avoir fermé les yeux faces à la vérité. Elle était pourtant inéluctable. Mais, il s’entêtait à croire au mensonge qu’il s’était tissé afin de se protéger. Malgré tout, il progressait lentement vers la fin. Tout ce à quoi il aspirait, tout ce qu’il aimait, on le lui avait enlevé ou le lui avait interdit. Que lui restait-il sinon les tourments? Sinon la mort? Ce qu’il incarnait, personne n’en voulait…personne…

Sa léthargie s’éternisa sur quelques secondes, une minute tout au plus, mais assez de temps pour que son esprit subisse les pire tortures. Puis, au bout de cette période infinie, une main se posa sur sa peau, stimulant ses terminaisons nerveuses encore en éveil. Celles-ci rétablirent la connexion avec la réalité. Non sans appréhensions, le jeune homme accorda un regard au visage Pullman. Ses sourcils s’arquèrent lorsqu’il repéra le léger sourire qui y flottait.
« J’aime bien les idiots. Surtout quand ils s’appellent Kiwara. »
Ses lèvres s’entrouvrirent, mais aucun son n’en franchit la commissure. Sa stupéfaction ne fut qu’encore plus éminente lorsqu’une forme de chaleur naquit au niveau de son plexus solaire. Une flamme douce qui lui léchait les entrailles, sans les brûler, ravivant des sensations oubliées. Son anatomie entière en fut baignée et Miharu ne put réprimer ses tremblements. Le sentiment qui l’habitait était si fort que les mots ne suffisaient pas à le décrire. Si merveilleux, si exaltant, si magnifique, si grandiose, si…beau… terme simple, mais oh combien approprié.
Le brasier qui le consumait atteignit ses joues où fleurirent bientôt deux pivoines. Sa fébrilité se refreina à l’ouïe de la dernière phrase de Jeffrey. La couleur à ses pommettes se prononça davantage. Comme il se reprochait son imbécillité. Dans son angoisse, il n’avait pas révisé la totalité de sa déclaration. Enfin, déclaration est un est un excellent euphémisme! Il s’agissait plutôt d’extraits de diverses conversations imaginées pendant ses insomnies mis bout à bout pour donner un final plutôt raboteux. Qu’importe! Ce qui était dit ne pouvait être changé maintenant.

Le blond franchit à nouveau l’espace qui les séparait. Il l’encourageait à reprendre le baiser. Le souffle de Kiwara se restreignit. Ce que…il n’était que novice en la matière. Celui qu’il avait échangé précédemment dans la chambre n’avait été que fugace, un simple effleurage. Rien comparé à ce que réclamait Jeff à présent. D’ailleurs, le vice président s’avérait expert dans le domaine, pourquoi lui demander de confirmer la promesse d’un sentiment mutuel? Un geste d’une telle importance ne pouvait être accompli par une personne aussi faible que lui. Quelqu’un dépourvu de confiance et d’impétuosité… Du revers de la médaille, le jeune homme craignait de décevoir son bien-aimé. Celui-ci lui offrait l’opportunité d’exprimer son amour, pourquoi ne pas la saisir? Pourquoi toujours reculer…

Kiwara caressa ses lèvres des siennes, encore hésitant. Ses expirations accompagnèrent celles de son homme, épousant son rythme fébrile. Il se concentra sur cette tonalité régulière et déposa ensuite un premier baiser. Ses mais se faufilèrent jusqu’au dos de Jeffrey, agrippant son vêtement comme par crainte que son propriétaire ne s’évapore tel une illusion éphémère. Son torse rencontra celui de son amant et, l’espace d’un instant, il crut percevoir les palpitations de son cœur au travers des tissus. À ce frôlement, son corps réagit par une déferlante de frisson qui crispa ses membres déjà tendus. Tant de stress pour un simple baiser. Son attitude rappelait celle d’une pucelle découvrant les plaisirs de la chair…
Ses paupières déjà basse se clorent totalement lorsque, non sans maladresses, Miharu introduit sa langue au baiser.

Des bruits de pas le perturbèrent dans sa tâche. Kiwa rompit précipitamment leur échange. On allait les surprendre... Ah non, surtout pas! Impulsivement, le châtain envisagea la fuite par la voie opposée à celle du nouvel arrivant. Ses doigts se refermèrent brusquement sur le poignet de Pullman qu’il entraîna dans sa course. Ses pas le menèrent instinctivement à la chambre de son sauveur. Au nombre incalculable de fois où il s’y était rendu dans l’espoir de lui révéler ce qu’il ressentait, l'étudiant connaissait le chemin. Puis, la porte abandonnée béhante n’attendait qu’à être refermée. Ce que Miharu fit lorsque tout deux en eurent franchi le seuil. Il s’appuya contre le panneau de bois, haletant.

"On l’a…échappé bel… "

Un sourire éclaira son visage. Il avait l’impression d’être complice d’une affaire criminelle. Kiwara rigola doucement à cette pensée.
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyDim 19 Fév - 21:33

Les lèvres entrouvertes, sensuelles et brûlantes d'incitation, Jeff avait fixé son regard sur la bouche rose du seconde, distante de la sienne d'à peine quelques centimètres. Il voulait que ce soit lui qui vienne, qui lui prouve qu'il était bien capable de faire mieux que ces modestes petits bisous précédemment échangés, qui lui démontre sûrement aussi quelque chose de plus profond. A sa manière de l'embrasser, il pouvait être certain de la véracité ou non des sentiments déclarés.

En attendant, une de ses mains était redescendue sur l'épaule de Miharu, qu'elle pressa furtivement avant de dégringoller sur ses côtes, pour venir se caler au creux de sa taille. Son autre main était montée, et avait permis à son avant-bras de se plaquer complètement au mur, juste au dessus de la tête brune du suicidaire. Il avait alors rapproché son corps du sien, les faisant de coller, se froler doucement, jusqu'à ce que les lèvres timides de Kiwara viennent caresser les siennes. Leurs souffles brûlants se marièrent alors en un ballet tourbillonant avant que la langue -elle aussi fort hésitante- du jeune garçon se décide à venir trouver sa jumelle. Pendant quelques secondes encore, il laissa Miharu se débrouiller avec son inexpérience avant d'enfin céder et de le prendre d'un baiser des plus passionnés. Sans brutalité, tout en finesse, en rafinement...
La main qui se trouvait au dessus de Kiwaravint tendrement se caler derrière son crâne, caressant ses cheveux fins et soyeux.

Lui aussi aperçut au loin les bruits de pas qui se rapprochaient, mais il fut arracher aux lèvres du brun si rapidement qu'il n'eut pas le temps de réagir quand ce dernier agrippa son poignet et l'entraîna avec lui.

Ils firent alors à l'envers tout le chemin qu'ils avaient parcouru peu de temps auparavant, quand porté par on-ne-sait-quel sentiment, le grand blond s'était jeté à la poursuite du fuyard. En une poignée de minutes ils se retrouvèrent dans sa propre chambre. La porte se ferma sous les doigts du brun, la tension retomba, le silence aussi. Mais ce dernier fut délicatement rompu par le rire discret de Miharu qui, appuyé dos au bois de la porte, reprenait son souffle.
Etrange adolescent qu'il était... Pullman avait du mal à bien saisir la mesure de sa personne, ne sachant ni comment il pourrait réagir, ni ce qu'il attendait, ni quoique ce soit...

*Dans quel pétrin je viens de me foutre moi...*

Bien qu'il sentait son coeur papilloné à chaque regard porté sur ce joli-coeur, il se demandait si sa vie -qui en partie lui plaisait- allait devoir être modifiée par la volonté de Kiwara. Les aventures à droite et à gauche, la liberté totale de désirer et d'aimer quelqu'un d'autre que Kiwara, allaient maintenant être mises en péril. Il voyait déjà les choses en grand certes, mais avouez qu'il n'avait pas tort... D'ailleurs, il n'avait que très rarement tort...

Malgré ces doutes qui déjà submergeaient l'océan de son âme, un sentiment de bonheur et de bonne humeur semblait se diffuser en lui. Il l'aimait quant même pas mal, ce p'tit mec...

"Oui..."

Son souffle avait déjà retrouvé son habituelle cadence. Un petit sourire coquin fit alors son apparition sur ses lèvres, signe qu'il retrouvait ses bonnes vieilles habitudes.

"Mais dis-moi..."

Il s'approcha doucement de Miharu avant de se retrouver collé contre lui à la porte, le dominant d'une tête. Son regard intensément vert émeraude brillaient dans les prunelles du petit brun.

"On aurait tout simplement pû arrêter de s'embrasser dans le couloir. Le gêneur serait parti, et on en parlait plus..."

Il se retint bien de rigoler, gardant son air sérieux et un peu vicieux.

"Pourquoi tu m'as traîné jusqu'ici ? T'avais une petite idée en tête ?"
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyMer 22 Fév - 2:59

"Avoir une idée en tête?"

Les mots avaient franchi ses lèvres, naturellement. Kiwara considéra le visage de Jeff pendant une poignée de seconde, attendant une quelconque réaction de sa part. Réaction à laquelle il n’eut pas droit car, durant ce court échange visuel, les paroles du blond s’étaient frayées un chemin jusqu’à son cerveau qui, comme subitement réveillé, ne se fit pas prier pour décoder le message subtile dissimulé entre les lignes. Bon, avouons que l’arrière-pensée du vice-président apparaissait rouge sur noir, petites lumières clignotantes en prime…mais même face à des indications aussi criarde, Kiwa passait droit. Jamais il ne songeait à ce genre de choses. Il interprétait toujours ces remarques dissimulées à la légère et n’apercevait que très rarement leurs réelles significations. Oh, mais il n’était pas idiot pour autant, seulement très impulsif. Le garçon ne réfléchissait que très peu avant de parler. Bref, lorsqu’il comprit la véritable question de Pullman, son regard tantôt intrigué rompit immédiatement le contact avec les prunelles de son bien-aimé.

Si la bouffé de chaleur naquit en son ventre s’était extériorisée, Jeffrey aurait eut droit à un magnifique cas de combustion spontanée.

L’incendie intérieur ne tarda pas à consumer ces joues qui récupérèrent leur éclat rougeoyant. Son attitude toujours aussi chaste, qui le rendait oh combien craquant, était la principale cause de son statu de puceau quelques mois auparavant. Elle s’avérait aussi la cause de son agression. Un mec aussi mignon et fragile, la cible idéale! Bien évidemment, Miharu ne le réalisait pas. Encore loin le jour où il le constaterait.

"Si tu le désires…je peux bien m’improviser ce genre de petites idées."

Sans prévenir, il se débarrassa du veston de son uniforme qui s’écrasa au sol dans un bruit mat. Sa main se déposa sur la joue de Jeff qu’il ne pu caresser que du bout des doigts, faute du bandage qui lui couvrait la paume. Il pressa son corps contre le sien, lui laissant la liberté d’en deviner les formes. Il les connaissait déjà, étant donné leur épisode précédent, mais entreprendre ce type de petit jeu permettait d’accentuer le plaisir. Du moins, c’est ce que sa maigre expérience en la matière lui dictait.

On peut s’aimer, sans se toucher, certes. Cependant, pour entretenir une relation avec un jeune homme tel que son aimé, les contacts sont de mises. Obligatoires même. Il ne s’en plaignait pas, mais éprouvait une certaine réticence envers l’acte elle-même. Pullman l’attirait. En vérité, le désir s’avouait plutôt présent. Le problème se situait plutôt dans son traumatisme dû au viol et se concrétisait avec le fait qu’il s’apprêtait à répéter le scénario avec son agresseur. Il ne craignait pas Jeffrey en lui-même, sinon jamais un sentiment tel que l’amour n’aurait pu se consolider entre eux. Toutefois, le souvenir de leur première fois lui était douloureux. Autant physiquement que mentalement. Malgré tout, Kiwa se sentait prêt à passer outre sa peur. Afin de lui prouver l’intensité de son sentiment et la sincérité de celui-ci. Il espérait seulement que le vice-président tiendrait compte de ses efforts.

Chaque frôlements avec la peau de son homme l’électrisaient. Il aimait sa chaleur, sa douceur et n’aspirait qu’à augmenter la surface de contact par entremise de leur nudité prochaine. Oui, il le ferait. Même si cette perspective le laissait fébrile. Même si ses tripes se payaient tout un tour de manège.

Il dégringola du visage de Jeff jusqu’à son bras droit dont il captura la main pour la guider jusqu’au collet de sa chemise. Le tissu blanc devint alors l’unique barrage qui empêchait ses caresses de l’atteindre. Ensuite le pantalon, mais il confirait les rênes à l’expert bien avant cette étape.

Le seconde s’étira jusqu’à ce que sa bouche fut voisine de l’oreille de Jeffrey.

"Je t’aime…"

Étant sur la pointe des pieds pour faciliter la dernière opération, ses talons regagnèrent bientôt le sol pour qu’il puisse entamer la deuxième.
Ses lèvres scellèrent délicatement celle de son amour, encore empruntes à la timidité, plus fougueuses cependant que dans le couloir.
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyJeu 23 Fév - 20:25

Pullman connaissait le côté "vite effarouché" de Kiwara... Et c'est d'ailleurs pour ça qu'il avait fait une telle remarque. Bien que la simple présence du seconde auprès de lui émoustillait ses sens, il n'avait en vérité fait que jouer un peu. Il voulait s'amuser à voir ces joues si pâles et douces revêtirent leur manteau carmin. Le voir gêné, timide, hésitant... C'était tellement adorable, tellement irrésistible, tellement excitant...
Il eut droit au résultat escompté, le visage de Miharu se teintant délicatement de rouge. Il mordit sa lèvre inférieure, le dévorant d'un regard attendri, et non pervers comme toujours. Alors qu'il se délectait de la réaction produite, la réponse de Kiwara le fit immédiatement redescendre sur Terre...

"..."

Il fut étonné de ces paroles si assurées et alors qu'il arquait un sourcil se répercuta du parquet l'écho lointain de quelque chose qui touche le sol. Docilement, le petit brun commençait déjà à se dévêtir... A la caresse de ses doigts sur sa joue, il ferma à demi les yeux, tendant presque un peu plus la joue pour que sa main vienne s'y appuyer d'avantage. Le plus jeune vint se frotter littéralement à lui, accordant à son corps le frisson du sien. Un tremblement escalada sa colonne vertébrale, faisant naître en lui un grondement profond semblable à celui d'un tremblement de terre. Il devait songer à baisser le chauffage dans sa chambre, maintenant que Kiwara et lui allaient se voir plus souvent...
Le souvenir du viol dont il était l'acteur sur cet être doux et fragile revint à sa mémoire... Ceci lui fit un drôle d'effet, qu'il n'aurait d'ailleurs pas su interpréter. Il revoyait chaque seconde, chaque larme de Kiwara... Et voilà qu'à présent, la situation dans laquelle ils allaient se trouver serait sensiblement la même, à un détail près. Il ne voulait pas que le seconde se force, ils avaient le temps après tout. Et puis lui, des relations comme ça, il en avait déjà pas mal à son actif. Il ne manquait pas de ce côté-là...

Les doigts fins de Miharu soulevèrent délicatement les siens pour qu'ils viennent se poser sur le col de sa chemise. Sa main se referma doucement sur le tissus tandis qu'il observait d'un oeil brûlant les formes du brun que l'on apercevait sous cette barrière de soie. Son regard fièvreux remonta jusqu'au visage de Kiwa quand celui-ci se hissa sur la pointe des pieds. Ce qu'il murmura à son oreille sembla être le point d'origine d'une onde de choc qui partit de son cerveau pour se propager dans le reste de ses membres, dans son coeur qu'elle fit battre plus fort, qu'elle sembla réanimer comme sous le coup d'un électrochoc qui le ramenait à la vie. Les lèvres satinées du plus jeune vinrent clore les siennes, entrouvertes. Sa main tremblante grimpa pour se caler au coin de la mâchoire de Kiwara, vite rejoint par l'autre. Soutenant son visage, il ferma les yeux et donna au baiser toute sa raison d'être. Celui-ci eut un goût tout particulier. Alors que tous ceux qu'il avait pû échanger au cours de sa vie avaient eu ce même goût acidulé et électrisant, celui-ci fut sucré et doux. Il avait presque le goût de fraise, apaisant et reposant, se révèlant comme le fruit d'une passion naissante et fraîche.
Il n'arriva pas à lui dire ne serait-ce qu'un simple "moi aussi". Pourquoi ? Il ne savait pas, trop précoce à son goût sûrement.

Au bout d'une bonne minute, il éloigna ses lèvres de siennes. Il éleva sa voix basse et douce où ne se décelait ni vice, ni ambition cachée.

"Ecoute... Je ne pensais pas que... Que ça allait être si simple pour toi..."

Il reconnaissait que son acte avait dû être traumatisant et même s'il ne s'en excusait pas, il ne tenait pas à brutaliser le brun une fois de plus.

"Je disais juste ça pour rire tu sais... Ne te sens pas obliger de te donner à moi..."

Il ne comptait pas le prendre, pas maintenant, même si à l'instant même son corps entier frémissait. Il baissa à nouveau son visage sur le sien, faisant se rencontrer leurs nezs. Un petit sourire tira ses lèvres.

"Je voudrais simplement que tu sois prêt..."

Oh le Jeffrey que tout le monde connait n'avait pas disparu... Disons simplement qu'il dévoilait une autre partie de lui avec Kiwara. Le petit brun était comme un déclencheur. Personne d'autre n'avait cet effet-là sur lui.
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyMar 28 Fév - 3:43

Il n’y avait plus de chambre, plus de tempête, ni de tristesse. Uniquement ce baiser qu’ils partageaient. Seulement ses lèvres douces, savoureuses et dont il se délectait sans retenu. Kiwara goûtait à un fruit défendu, éprouvant déjà une dépendance à cet arôme si envoûtant. Leur baiser s’achevait qu’il désirait le reprendre, encore, toujours, jusqu’à ce que ses sens n’en puissent plus de cette sensation si exaltante. Mais Jeff s’adressait à lui et il se devait de le respecter. De maîtriser ses pulsions également.
Le garçon sentit l’émotion grimper jusqu’à un point culminant. Une telle sensation de bonheur après une période aussi sombre, s’en était presque utopique. Tels ces récits aux fins si exécrablement parfaites dont on nourrit l’imaginaire des enfants, il incarnait la fragile princesse et lui son vaillant prince. Il voulait qu’il le protège de ses bras, qu’il le console de ses caresses et qu’il l’aime de tout son corps. Il s’agissait, de son conte à lui, son idéal. Un souhait que lui seul saurait réaliser.
Le visage du blond revint à la rencontre du sien. C’est d’un sourire que Miharu répondit au sien alors que leurs nez se frôlaient gentiment.

"Je suis prêt…"

Le petit se blottit contre Jeffrey, l’obligeant muettement à l’enlacer. Une pointe de silence sembla s’immiscer à nouveau entre eux. De toute façon, qu’avaient-ils à ce dire? Oh, bien des choses, mais sur le moment, ils s’exprimaient dans leurs gestes. Puis, Kiwa n’osait pas répéter à nouveau qu’il aimait Jeff, même s’il en brûlait d’envie. Pour l’instant, il s’abandonnait à son étreinte et cela lui suffisait amplement. Rien ne les perturberait. Ils étaient seul, amoureux. Hélas..

La cloche retentie, il était donc si tard?!?
Le couvre-feu entrait en ligne de compte et tous les élèves ne se trouvant pas dans leur chambre devraient regagner la leur au plus vite. À cette idée, le petit brun afficha une moue de désappointement. Il imaginait son lit, si froid…si vide. Un véritable cercueil de glace comparé au confort de la pièce.

"Je peux…rester ici…?"

Kiwa baissa la tête, s’attendant à une réponse négative, mais il ne pouvait se résigner à le quitter. Alors, quitte à recevoir un refus, il essayait de convaincre son amour.

"S’il te plait…"
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyMer 1 Mar - 2:23

"Je suis prêt..."
Et ce dit d'une voix si douce, adorable... Irrésistiblement caressante à ses oreilles. Le vice-président frémit de tout son être. Un frisson vibra du creux de ses reins et secoua chacune de ses vertèbres avant d'atteindre sa nuque. Il rejeta sa tête en arrière avec un lymphatisme sensuel et brûlant. Entrouvrant ses lèvres, un gémissement silencieux fit s'agiter son souffle. Kiwara venait de l'enlacer, fondu contre son torse vif et sculpté. Une multitude de tourbillons semblaient naître dans ses membres, agitant son sang, accélérant son poul. L'espace intérieur de son pantalon sembla diminuer l'air de rien...
Son visage toujours levé au ciel, Jeffrey rouvrit ses paupières fièvreuses, offrant le vert de ses prunelles à la pénombre naissante du soir. Sa petite gueule d'ange se baissa vers le brun, transpirant de concupiscence.
"Je suis prêt..."
L'écho de ces douces paroles résonna une énième fois dans son esprit, se répercutant avec violence contre les parois de sa boîte crânienne. Point par le désir, il poussa ses lèvres vibrantes et celles si enviables de Kiwara à l'occlusion pasionnée la plus parfaite. Alors là, le point de non-retour avait été franchi avec violence. Il était trop tard pour que le petit brun regrette son excès de zèle, il allait le prendre ce soir, oh oui...

Le carillon périodique de l'établissement ne parvint même pas à entamer l'appétit réveillé du célèbre Pullman. Rien à foutre de cette putain de cloche. Le seconde sembla troublé cependant. Et à sa question, Jeff pinça lubriquement sa lèvre inférieure, observant sans rien dire le regard vert du plus jeune qui se baissait.
Sa voix érotisée par la bassesse de son ton, rappelant son libidineux caractère, s'éleva à demi.

"S'il me plaît seulement ?"

Il ricana doucement dans sa gorge avant de reprendre en posant ses mains sur les joues pâles de Miharu.

"Après de telles paroles tu croyais que j'allais te laisser t'envoler petit ange ?"

Il donna un mutin coup de langue aux lèvres roses du suicidaire, avant de les reprendre d'un baiser passionné et brûlant d'une nouvelle intention. Les doigts de sa main gauche quittèrent sa joue pour venir soulever doucement la chemise de Kiwara au niveau de sa hanche, jusqu'à venir se poser sur un de ses pectoraux frêles qu'il caressa délicatement.
Sa main droite, qui était restée accolée au visage angélique du brun glissa doucement derrière sa nuque, parcourant ses mèches moirées. Leur baiser s'appronfidit encore un peu plus tandis que Jeff se collait sensuellement à son amant.
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Kiwara Miharu
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyDim 5 Mar - 20:45

«Après de telles paroles tu croyais que j'allais te laisser t'envoler petit ange ?»

C’est sur le visage du petit ange en question que s’afficha alors de la gêne à l’état brut. Sentiment qui ne put qu’accroître lorsque la langue de Jeff vint caresser ses lèvres demeurées résolument closes en une moue adorable. Puis, Kiwa se laissa à nouveau emporté dans la valse effrénée d’un baiser, danse fougueuse ponctuée par leurs soupirs amoureux. Sursaut. Un contact froid contre son ventre provoqua une contraction de surprise. Son épiderme s’adapta rapidement à cette sensation étrangère dont les effets se manifestèrent tandis que la main de son amant grimpait sur sa peau. Lorsque les doigts du vice-président se déposèrent sur l’un de ses pectoraux, le jeune garçon étouffa un gémissement. Cette cajolerie s’avéra d’ailleurs le déclencheur d’une violente réaction au niveau de ses reins, réaction qui poussa son sang au point culminant qu’est celui de l’ébullition.
Et la chaleur se propageait dans son corps, accélérant son rythme cardiaque, lui faisant perdre la tête. Tout se mit à tourner à une vitesse vertigineuse, il en avait la nausée, mais s’accrochait désespérément à son amour qui semblait être le point central de ce tourbillon infernal. Ça allait si vite, trop vite. Son cœur, ses pensées, ses sentiments… les évènements se précipitaient et il devait courir pour les rattraper. En proie avec une peur soudaine, Kiwara rompit l’échange avec Pullman. L’atmosphère étouffante s’évanouit brusquement et la spirale incessante dans laquelle il se trouvait prisonnier disparut tout aussi précipitamment, l’abandonnant avec une réalité cuisante.

Il était terrorisé.

«Je suis prêt…»
Hélas, l’affolement auquel il se voyait emprunt prouvait le contraire. Il devinait l’incompréhension de Pullman et n’osait trop le regarder. Ses yeux balayèrent nerveusement le parquet, le temps qu'il rassemble le peu de courage à sa portée. Le petit brun releva alors la tête et plongea son regard dans le sien. Vert dans vert. Échappant un sourire désolé, sa voix s’envola, agitée de tremblements similaires à ceux qui agitaient ses membres.

"Je…j’ai très peur en fait…mais…"

Mais quoi? Il ne voulait pas le décevoir? Il ne voulait pas qu’il s’arrête? Il désirait partager ce moment avec lui plus que tout au monde?
Certes. Toutefois, il ignorait où puiser la force de continuer.

"…mais je t’aime tellement…"

Ses doigts se refermèrent sur le premier bouton de sa chemise qu’ils firent glisser dans l’incision à cet effet. Ce geste découvrit ses clavicules. Il dévala jusqu’au suivant qu’il détacha avec la même lenteur posée. Il libéra tous leurs jumeaux à ce rythme hésitant. Laissé au gré des éléments extérieurs, le vêtement glissa sur la courbe de ses épaules pour finalement achever sa course au creux de ses avant-bras. La blancheur du tissu s’accordait parfaitement au teint lilial de sa chair qu’il dévoilait volontairement au vice-président. Ses yeux s’étaient vitrifiés pendant tout le trajet de ses mains. L’eau accumulée se concentra en de petites perles cristallines qui empruntèrent se chemin si fréquemment pratiqué. Oh, il ne s’agissait pas là de tristesse! Seulement, ses craintes étaient telles qu’elles lui nouaient la gorge et lui broyaient les intestins. La douleur s’avouait insupportable.

"…je veux que tu me prennes…mais j’ai besoin de ta force…j’ai besoin de toi…"

Bientôt, son ceinturon fut défait et son pantalon dont le soutient ne reposait que sur cet accessoire gagna le parquet dans un bruit alourdit par le métal de la boucle. Il donna une impulsion à ses sous-vêtements, menaçant déjà de quitter ses hanches, influencés par ses derniers habits. Ceux-ci rejoignirent le sol, comme le voulait la gravitée. Ne lui restait plus que sa chemise, maintenue par ses bras frêles. Il enjamba l’amas de tissu pour venir appuyer sa tête contre l’épaule du blond.

"Ne m’abandonne pas…ne me laisse pas seul…"

Un baiser se déposa sur le cou de Jeff, très léger. Il connaissait cet état secondaire qu’atteignent les hommes lorsqu’ils passent à l’acte. Ils s’oublient à leur passion, à leur désir et bien que leurs yeux soient entrouverts, ils deviennent aveugles au monde extérieur. Kiwa le savait. Il se rappelait la fièvre animale perçu au fond des prunelles de son bien-aimé, quelques mois auparavant. Si au moins son bien-aimé parvenait à le voir et à l’aimer pendant leurs ébats, peut-être Miharu parviendrait à partager le plaisir exaltant de ce genre de relation. Peut-être était-ce trop demandé…

Au fond, qu’importe la souffrance encourue. Il adorait Jeff et gagnerait ce combat contre lui-même pour son bonheur. Le rendre heureux...cela se présentait si inaccessible.
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyLun 24 Avr - 20:05

Jeffrey sentit l'affolement du plus jeune monter en flèche. Il eut envie de ricaner mais n'en fit rien. Il se disait bien que ça ne pouvait être si simple. Son ironie se dissipa en affection face au jeune homme. Il chercha le regard de Kiwara qui vint de lui-même se planter dans le sien. Sa voix frémissante s'éleva. Elle avait perdue l'assurance d'il y a quelques instants. Il lui avoua alors avoir très peur.

Mais ses doigts déboutonnèrent sa chemise, avec une lenteur telle que le vice-président s'en ennivra, son regard sombre de désir fixé sur le corps de Miharu qui seconde après seconde se dévoilait. A chaque centimètre de plus offert à sa vue il se demandait s'il résisterait à l'envie de lui sauter dessus sans préavis. La soie blanche glissa jusqu'aux coudes du brun qui ne s'arrêta pas là et s'en prit à son pantalon. Celui-ci ne tarda pas à atteindre le sol, et fut suivi par les sous-vêtements de Kiwara.
La sensation d'étouffer étreignait le blond qui ne parvenait pas à détacher son regard de son hôte. Ses lèvres entrouvertes laissaient s'échapper un souffle irrégulier et brûlant, soumis aux réactions chimiques qui bouillonaient dans ses veines. Ses prunelles vertes eurent guère le temps de détailler chaque parcelle de peau... Un cortège de larmes dansa sur les joues du brun et Jeffrey fronça les sourcils. Mais Kiwara prit la parole le premier. Chacun de ses mots excitaient d'avantage Pullman mais semblaient caresser son coeur et il ferma les yeux.
Miharu mit un terme à la distance qui séparait leurs deux corps et appuya sa tête contre son épaule.
Jeffrey enlaça le petit brun, calant sa joue contre la sienne. Le rythme de son coeur marquait une course effrénée et il se faisait violence pour refouler son désir de sadisme, de sexe vite fait bien fait...
L'abandonner ? Une de ses mains se fit une place parmi les mèches brunes de Kiwara, au dessus de sa nuque, et ses lèvres s'approchèrent de son oreille. Un murmure doux et sensuel s'en échappa.

"Ne pense pas à de telles choses... N'ai pas peur..."

Il ne put s'empêcher de descendre dans son cou pour y déposer une multitude de baisers passionnés et transpirants de désir, tandis que sa main libre caressait la peau nue de son dos en passant sous sa chemise. Et alors que ces baisers se changeaient en de douces et affectueuses morsures, ses doigts descendirent... Il se mit à trembler de tout son être quand sa main s'empara d'une tendre rondeur au bas de sa colonne.
Il reprit ses paroles, sans cesser de chuchoter de cette manière précipitée et concupiscente.

"Tu as besoin de moi ?..."

Il se pencha... Et son bras descendit jusqu'aux genoux du brun qu'il fit se plier tandis que l'autre se plaçait derrière ses épaules. Il le souleva alors du sol. Son visage à quelques centimètres du sien, il continua tout en avançant lentement vers le lit.

"Tu vas m'avoir tout entier..."

Il déposa sur ses lèvres un baiser qui fut rompu lorsqu'il le laissa sur le lit et se redressa. Libre à lui d'aller se réfugier contre le mur. Jeffrey quant à lui fit quelques pas en arrière. Les rayons de lune éclairaient d'une lueur bleutée son visage, dévoilant le petit sourire qui y siégeait. Un silence tomba durant lequel il amena ses doigts aux boutons de sa chemise, comme Kiwara l'avait fait quelques instants auparavant.
Avec une lenteur mesurée, chaque bouton cédait, les uns après les autres. Le torse pâle et parfaitement musclé du vice-président aparaissait avec cette lenteur exécrablement agaçante. Bientôt, la ciselure de ses pectoraux développés apparue, puis la tranchée crénelée de ses abdominaux... Le dernier lâcha et le vêtement s'ouvrit totalement, ses pans s'écartant sur les côtés, dévoilant enfin son nombril à peine creux, son ventre plat, les muscles courbés et bien marqués au dessus de ses hanches.
Son sourire n'avait pas décru et il lança avec désinvolture:

"Dis moi ?... Est-ce que je t'excite ?"

Un peu brutale comme question mais Jeff restait Jeff... Il le testait plus qu'autre chose pour savoir comment s'y prendre. Il n'avait aucune expérience en matière d'amour partagé...
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyDim 12 Nov - 4:46

Égaré dans la contemplation de Jeff, le regard posé quelque part entre son torse et son nombril, il mit un certain temps à Kiwara avant d’exprimer une quelconque réaction vis-à-vis de la précédente question de son amant. Fidèle à lui-même, à peine ses fines oreilles eurent-elles perçues cette interrogation certes dénuée de pudeur que le sang affluait à ses joues.
S’il l’excitait?
Juste le fait d’entendre ce mot incitait Kiwa à serrer ses cuisses et à se camoufler derrière le peu de moyen qu’il lui restait. L’exciter?…ah ça…
Il osa furtivement un vague coup d’œil en direction du blond, geste rapidement corrigé par un retour prompt à la fixation des draps. Ses doigts entreprirent le chiffonnement anxieux de sa chemise, s’assurant que celle-ci recouvre bien ce qui devait être dissimulé. Comme si ses facultés cérébrales étaient ramollies par son trouble profond, l’adolescent babilla de maigres sons soulignant sa gêne.

"Bien…eu…"

C’est que la nature de leur discussion ne figurait pas dans la liste de ses sujets favoris. Avait-il seulement jamais abordé la chose en-dehors des cours d’éducations ou des classiques séances de conseils octroyés par papa-maman? Non. D’ailleurs, il s’agissait d’un des principaux facteurs alimentant sa timidité.

"C'est-à-dire que…"

À l’envers de la médaille, cette particularité propre à sa personne occasionnait une certaine honte : quel jeune homme normalement constitué ne s’intéressait pas au sexe? Quel être sain d’esprit réagissait à l’audition des mots s’y rattachant? Personne, à l’exception faite de Miharu. Le mignon, chaste et sensible Miharu… comme il se sentait idiot sur le moment.

Alors que le teint écarlate régnant sur son visage atteignait un point culminant, Kiwara releva les yeux en direction de Jeffrey dont il imaginait le désappointement. Ses traits exprimèrent un air désolé pour son attitude et, fermant subitement les paupières afin de ne pas voir l’expression que déclencherait sa fatale déclaration, il murmura :

"O…oui…>_< "

La sensation étrange logeant en son ventre amplifia alors brusquement. Tant et si bien que Kiwara réprima un gémissement né de la chaleur effervescente qui lui contractait les entrailles. Son esprit lui dictait des gestes à poser, projetait des images derrières ses paupières qui haussèrent la coloration de ses pommettes. Il se sentait transpirant, haletant, opprimé par ce sentiment qui accélérait les pulsations de son cœur.
Pourtant, il ne broncha pas.
Même si une voix en son ventre grondait bruyamment pour que Jeff le rejoigne, même s’il éprouvait le désir ardent que l’autre étudiant le touche et le caresse, tout était si confus, si nouveau pour lui. Si terrifiant. Les mains résolument closes sur le tissu blanc de son vêtement, Kiwa ne supportait plus le poids des prunelles vertes de Pullman qu’il devinait appuyées sur lui. Puis, être totalement…enfin…partiellement nu devant quelqu’un n’arrangeait en rien son malaise.

"Jeff! …"

L’appel avait été spontanée et Kiwa lui-même ignorait pourquoi il avait interpellé le vice-président. Peut-être parce qu’à travers le chaos qui sévissait en son fort intérieur Jeff s’avérait l’unique élément stable. Peut-être. Toujours est-il qu’il se retrouvait désormais dans l’obligeance de fournir une explication à cette plainte.

"Et…et moi…est-ce que je t’excite…?"

Le hurlement du vent meubla les secondes qui s’ensuivirent, instant pendant lequel Miharu se maudissait pour ce grotesque ricochet. Toutefois, il se demandait bien ce qu’un petit maigrichon blafard et féminin tel que lui pouvait susciter chez un autre homme. D’un autre côté, il connaissait la réputation de Pullman ainsi que sa lubricité dont il avait été la victime. Sa question en perdait tout son sens. Néanmoins, il souhaitait entendre la réponse.
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyLun 13 Nov - 0:25

Apparemment son petit manège ne laissait pas Kiwara indifférent. Satisfait, le vice-président se délectait de son air contemplatif. Provoqué le désir chez un autre, qui de plus est un homme, lui proférait déjà un certain plaisir non négligeable. Il était fort agréable à la vue, comme aux quatre autres sens, et il le savait pleinement. Cela le confortait, d’une certaine manière. Le désirer était une façon de l’aimer... Aussi sa question ne fut-elle pas innocente. Il connaissait pertinemment la réponse. Seulement l’entendre de la bouche même de Kiwa était bien plus délicieux. Le petit brun, tel un thermomètre à mercure, vira au rouge. Il y avait quelque chose de fort succulent dans ses gestes. Sa gêne sûrement, le voir se recroqueviller à demi, serrant les cuisses et tentant désespérément de cacher sa nudité. Le regard étincelant de vert du grand blond sillonnait lubriquement le corps malingre de l’adolescent. Ce dernier semblait à court de mots et ses balbutiements firent arquer un sourcil au pervers qui lui faisait face. Mais cet air perplexe fut vite remplacé par un petit sourire amusé. C’était évident qu’il réagisse comme ça. Puisqu’il avait toujours réagi comme ça. Jeffrey était, à ce niveau, le contraire parfait du jeune Miharu. Tout ce qui touchait au sexe avait été pour lui sujet de longues discutions, avec ses amis comme avec des inconnus rencontrés un jour parmi les autres. Quant aux cours sur la reproduction humaine, cela n’avait fait qu’agrémenter de théorie sa pratique déjà étendue. Un expert en la matière. Voilà ce qu’il était à dix-sept ans. Le blondinet avait bien compris que le malaise de Kiwara prenait sa source à ce sujet. Et au fond, il se demandait si c’était à cause de lui, et de son acte passé. Peut-être qu’il y avait blocage à cause de ce qu’il lui avait fait subir. Son sourire, qui s’était amoindri à l’évocation silencieuse de cette conjecture, se mua en une fossette commissurale. Si cette hypothèse se confirmait, il devait, pour sa rédemption, réparer le dommage causé. Et la seule façon de le faire était de bien s’occuper de la pauvre petite victime.

Kiwara répondit tout de même par l’affirmatif, ce qui eut pour effet de faire faire au sourire du vice-président un grand retour sur ses lèvres rougies d’envie. Le brun, toujours réfugié sur son matelas, semblait en proie à un tel trouble que Jeffrey finit par s’en attendrir, sans perdre son furieux désir de le prendre sur place. C’était presque déjà jouissif de le voir se tordre sous le besoin d’abreuver cette soif inconnue qui se déversait en lui. Tant de tentations dont il appréhendait le dénouement qu’il connaissait déjà rien qu’en se l’imaginant.
Le jeune homme qui attendait debout était en train de se régalait de ce spectacle quand il fut surpris de l’appel spontané que lui lança l’objet de son attention concupiscente. La question qui suivit les plongea dans le silence quelques instants, le temps que l’information monte au cerveau de Jeff. Quand il imprima enfin les paroles du brun, il fut pris d’un doux petit ricanement empli de tendresse.

Le faisant languir de sa réponse, il déboutonna lentement son jean, sans quitter son regard des yeux. Il le tint d’une main une ou deux secondes, le laissant bailler sur sa hanche d’un côté, puis le lâcha. Il glissa doucement jusqu’à ses mollets. Suite à quoi, il eut juste à gesticuler imperceptiblement pour que le vêtement se rende au sol. Il l’enjamba. Il se questionna un instant, se demandant s’il enlevait son boxer ou pas. Il finit par se dire que Kiwara était déjà suffisamment effrayé et abandonna l’idée de se dévêtir en entier. (mdr XD)

Comme un félin, il appuya ses mains sur le drap blanc que qui couvrait son matelas puis progressa jusqu’au frêle Miharu. Il lui grimpa à demi dessus, son visage tiré d’une expression taquine, jusqu’à le faire s’allonger sur le dos, lui par-dessus. Son bas ventre appuyé à celui du petit brun, il s’abaissa jusqu’à ce que ses lèvres frôlent les siennes. Dans cette position, son tendre protégé pouvait clairement ressentir son degré d’excitation... Sa voix grave et sensuelle s’éleva doucement pour enfin lui répondre.

« A ton avis ?... »

La réponse matérielle se trouvait à quelques centimètres sous son nombril.
Il n’attendit pas sa réaction, et plongea au creux de son cou pour en pincer sa peau entre ses incisives. Un prédateur, c’est bien ce qu’il était. Mais ce soir, il se trouvait étrangement doué d’une affabilité jusqu’alors méconnue. Les doigts de sa main droite caressèrent alors le flanc dénudé de son hôte, partant du creux de son aisselle à l’angle de son bassin. Sa peau était douce comme de la soie. Il en frissonna tandis que ses affectueuses morsures se changeaient en de langoureux baisers qu’il piqueta jusqu’à sa bouche.
Il finit par se redresser, à califourchon sur le bas ventre de Miharu. Conscient qu’il devait épaulé le brun dans ses démarches, Pullman alla doucement crocheter ses doigts des siens. Il mena doucement sa main jusqu’à son propre ventre, le faisant lentement le caresser. Il savait sa peau satinée et brûlante. Il voulait inciter le jeune homme à venir de lui-même. Il ne savait pas évaluer à quel point Kiwa était réservé. Aussi y allait-il avec des pincettes. Tenant le poignet du brun, il fit sa main remonter entre ses deux pectoraux puis la lâcha pour qu’elle erre à sa guise quand le jeune fut redressé, assis. Il prit son visage entre ses mains puis l’embrassa à nouveau.
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyLun 20 Nov - 6:32

Le regard enchaîné à la silhouette du grand blond, Kiwara le fixa pendant d’interminables secondes, dubitatif. Son expression de curiosité se mua en gêne lorsque le rire léger de Jeff détrôna le silence de son règne. Quoi? Sa question était-elle ridicule? La réponse était-elle trop évidente pour que Jeff prenne la peine de la dévoilée? Toutefois, ses interrogations sombrèrent aussitôt dans l’oublie lorsque le vice-président libéra le bouton de son jeans. Incapable de détacher ses yeux de son amant, ses lèvres s’entrouvrirent sommairement et bien malgré lui quand le vêtement abandonna les hanches de son propriétaire pour chuter jusqu’à ses mollets. Kiwa déglutit subtilement, tentant d’étancher cette soif d’origine inconnue qui asséchait étrangement sa gorge.
Un pas vers lui et son cœur suspendit subitement son rythme déjà irrégulier. Un autre enclencha un battement sonore et lent, s’harmonisant avec la progression de Jeffrey jusqu’au lit. Les doigts profondément ancrés dans le tissu blanc qui recouvrait le matelas, le jeune garçon sentait ses forces vacillés telle une flamme timide menaçant de s’éteindre. La moindre fibre de son corps se crispa alors que l’autre étudiant le rejoignit, l’obligeant par son approche à basculer sous lui. Tandis qu’il s’abaissait selon la volonté de son partenaire, Kiwa ne put s’empêcher de clore les paupières. Il demeura ainsi aveugle aux événements extérieurs jusqu’à ce qu’un effleurement familier auprès de ses lèvres l’incite à ouvrir les yeux. Ses prunelles rencontrèrent celles de Pullman et un sourire vint flotter sur son visage. Les rayons de la lune soulignait la finesse des traits de son protecteur, proférait à sa chevelure un aspect vaporeux. Il était tellement beau, tellement sensuel que Kiwa culpabilisait presque pour la banalité de son propre physique.

Il fut rapidement arraché à ses rêveries par ce contact soudain, plus bas. Son sourire se dégrada rapidement, entraînant la couleur de ses joues de avec lui. Horreur! Les pupilles de Miharu se rétractèrent encore et encore alors qu’il serrait les dents afin d’empêcher un cri de s’échapper de sa bouche. Non, pas ça… Son dos se cambra légèrement sur les couvertures. Celles-ci lui apparurent d’ailleurs glacées et affreusement rigides. Puis, n’était-ce pas le lointain clapotis de l’eau qui résonnait à ses oreilles…

Il voulu se cramponné à Jeff, mais ses mains s’avouèrent paralysée, solidement enracinées dans les draps. Il songea crier son nom, appeler à l’aide.
Sauve-moi! Ne m’abandonne pas! Ne laisse pas ce souvenir me dévorer…Jeff!
Chaque battement de paupières était une fréquence projeté sur sa rétine et chaque baiser une morsure douloureuse. À la fois agréable et méprisable, il souhaitait qu’il s’arrête autant qu’il le touche encore, toujours plus! Son esprit déchiré par la tristesse et le désir grandissant en lui s’avouait désormais incapable de toute logique et Kiwara sombrait, progressivement engloutit par sa souffrance trop fraîche pour être confrontée.

Au fils des secondes, les caresses en son flanc amplifiaient la réaction effervescente qui sévissait au niveau de ses reins. Bientôt, quelque chose né au creux de son ventre gravit sa gorge et vint furieusement faire pression contre ses lèvres.

"Ah!"

Mélange imperceptible de tourment et de jouissance, l’écho de cette plainte raviva chez l’adolescent un frisson qui s’empara de ses membres. Kiwa emprunta une respiration saccadée, opprimé par le poids de son traumatisme ainsi que par la chaleur suffocante dégagé par son amour.
Quoique les sens de Miharu s’engourdissaient graduellement, il perçut brièvement le déplacement de Jeffrey. Ensuite, une main vint saisir la sienne, la chute de Kiwara en stoppa net. Lucide à nouveau bien qu’ébranlé, il constata son changement de position juste avant d’être capturé d’un baiser. Jeff se préoccupait de lui…Jeff ne l’avait pas oublié… Cette pensée était un peu de baume à son cœur meurtri.

Ses pansements réduisaient ses gestes, certes, mais il effleura tout de même timidement le torse de Pullman pour finalement s’aventurer dans son dos et venir nicher ses mains entre ses omoplates. Son front vint s’appuyer contre le sien, mélangeant leurs cheveux : blond dans brun, brun dans blond.

"Je t’aime…"

Frémissant, le garçon se pencha pour embrasser la peau satiné du vice-président. Il suivit ainsi la ligne de sa clavicule avant d’entamer une descente hésitante vers l’un de ses pectoraux. Tout cela s’avérait probablement l’épreuve la plus éprouvante à laquelle Kiwara se voyait mesuré. Toutefois, la force de son sentiment dominerait sur sa peur saisissante, du moins, aussi longtemps que Jeffrey lui assurerait un certain support.
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyMer 29 Nov - 0:52

La situation s’avérait aussi étrange pour le vice-président. Lui aussi n’avait pas oublié ce qui s’était passé. Lui aussi avait été marqué. De façon bien différent que Kiwara certes... Ce qui l’avait bouleversé lui, c’était ce sentiment inconnu qui l’avait submergé. Ce besoin, oui ce besoin... Ce besoin de tendresse, ce besoin d’entendre des Je t’aime, ce besoin de sentir sur sa peau le contact d’un être aimant et aimé. Jamais ce désir ne l’avait auparavant effleuré. Pourquoi avec lui ? Pourquoi ce petit mec frêle et insignifiant avait-il réveillé chez lui tant d’espoirs cachés, tant choses qu’il ne connaissait pas sur lui-même. Des choses inconscientes qui s’étaient dévoilées au grand jour. La simple envie... D’être aimé.
Pendant les mois qui avaient suivi l’affreux viol du brun, le célèbre Pullman avait continué de paraître comme d’habitude. Arrogant, mesquin, manipulateur, égoïste, pervers, méchant... Mais quelque chose en lui avait changé sans qu’il n’y prenne garde. Chaque fois qu’il croisait Kiwara, il ne pouvait s’empêcher de le dévisager. Face à lui d’un air pervers et complice, dans son dos d’un air curieux et désireux.
Jusqu’à aujourd’hui. Ce n’était pas la première fois qu’il le suivait sans se faire remarquer. Mais les évènements avaient quant à eux marqué une fracture dans la routine.
En peu de temps il venait d’apprendre des réalités qu’il n’aurait jamais imaginé possibles. Telles que les sentiments de Miharu à son égard. Il peinait encore à assimiler le je t’aime qui venait une nouvelle fois de caresser ses oreilles. Kiwara l’aimait... Et ce n’était apparemment pas récent. Comment était-ce possible ? Ce qu’il lui avait fait subir n’était pas assez horrible pour le rebuter contre lui ? Qu’est-ce qui l’attirait chez lui ? Il n’était qu’une ordure, tout le monde s’accordait à le dire. Il avait fait le malheur de tellement de jeunes personnes. Sûrement que certaines s’étaient déjà suicidées pour ce qu’il leur avait fait. Qu’est-ce que Miharu trouvait de beau en lui ? Il n’avait que sa belle gueule après tout. Il était pourri de l’intérieur. Ca c’est ce qu’on lui avait souvent dit avec haine.
Tandis que le brun s’aventurait timidement sur un de ses pectoraux, Jeffrey fit remonter ses doigts dans ses cheveux, ses paupières se fermant sous cette étrange et inconnue sensation d’être désiré et aimé à la fois. Au bout de quelques instants et pour seule réponse, la voix mystérieuse du blond s’éleva.

« Et moi je me demande bien pourquoi tu m’aimes, Kiwara... »

Il n’allait pas s’en plaindre ! Pourquoi chercher à comprendre ? Il ferait peut-être mieux de taire sa curiosité au lieu de risquer de perdre cette attention aussi surprenante qu’inattendue. Son cœur sembla se soulever dans sa poitrine et entraîna ses bras qui enlacèrent le jeune homme avec tendresse. Il le serra contre lui avec force sans non plus l’écraser. Ce fut à son tour d’être un peu perdu en sentant son cœur s’accélérer jusqu’à l’étouffement. Que justifiait cette réaction ?
Il porta le visage de son partenaire à ses lèvres puis les appuya contre sa tempe. Il resta ainsi sans bouger quelques instants. Suite à quoi il fit se rallonger le petit brun et roula sur le côté. Il glissa son bras sous le cou de Kiwara et rapprocha tant qu’il le put son corps du sien. Sa main libre vint se poser sur sa joue qu’il caressa doucement. Dans cette position il n’y avait ni dominant ni dominé. Les choses seraient peut-être plus faciles comme ça... Tout reprenait là où il avait voulu venir il y a bien longtemps, au chaud entre ses draps chauds et secs. Avec toute la nuit devant soi, toute la vie...
Sa voix grave et sensuellement brisa à nouveau le silence pour compléter ses précédentes paroles.

« J’aurais plutôt eu tendance à croire que tu me haïssais... Après ce qu’il s’est passé... »

Le silence n’était pas un fruit à cultiver, il finissait vite par pourrir, rongé par toute sorte de vers... Alors au lieu d’éviter les sujets tabous, il fallait crever les abcès. Le sujet avec un grand S qu’il fallait qu’ils abordent était bel et bien l’agression de Jeffrey sur Kiwara quelques mois auparavant. Pourquoi maintenant ? Parce que Jeff pensait que s’ils devaient faire l’amour alors ils le feraient dans la sincérité. Si l’un ou l’autre était troublé par le passé, les choses ne se passeraient pas aussi bien qu’espérées. Kiwara était le seul, l’unique, le premier à l’aimer ainsi. Et pour cela le vice-président voulait être parfait. Parfait pour lui. Parfait pour le remercier. Parfait pour montrer que lui aussi tenait tant à lui. Sans pour l’instant réussir à le dire, à se le dire.
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyMar 5 Déc - 6:40

Et moi, je me demande bien pourquoi tu m’aimes Kiwara…

Le doute.
Il s’immisça dans son esprit, le dépouilla de toute autre pensée puis le confronta avec une sinistre constatation: il l’ignorait. Ses lèvres s’entrouvrirent, permettant aux mots de s’échapper librement et d’ainsi répondre à cette question qui hantait désormais communément leurs âmes. Hélas aucun son n’en franchit l’ouverture. Pourquoi? Pourquoi ne savait-il pas lui répondre? Pourquoi se voyait-il dans l’incapacité d’expliquer ce qu’il éprouvait? Était-ce illusoire? S’agissait-il d’un mensonge éphémère qui s’évaporait lorsqu’opposé à la réalité? Et pourtant… Pourtant, ce sentiment était si profondément enraciné en son cœur, si douloureusement vivant! Il l’étourdissait, l’enivrait, le possédait entièrement, totalement. Son âme, son corps et son cœur se dévouaient entièrement à cet amour imprégné en sa chair, dilué en son sang, imposé à son esprit. Alors pourquoi…
Peut-être parce que, à ses yeux, l’unique définition de cet émotion qui le troublait s’incarnait en trois mots: Je t’aime. Quant à lui, peu importait l’origine, le sens ou la raison, tout ce qui comptait s’était de demeuré à ses côtés afin de s’abandonner à son amour, à son amant.

Des bras puissants l’extirpèrent de ses songes, l’étreignant d’une force tendre. Kiwara se livra à la caresse, mêlant ses bras à l’accolade pour en augmenter la chaleur. Bientôt, il se retrouva allongé, réduit à partagé avec Jeff un espace suffisant pour une seule personne. Ses jambes s’emmêlèrent dans les siennes qu’il caressa délicatement du bout des pieds. Le garçon déposa ensuite son front au creux de l’épaule de son compagnon. Le contact de sa peau semblait apaiser cette fièvre de tourments qui lui troublaient l’âme.

J’aurais plutôt eu tendance à croire que tu me haïssais... Après ce qu’il s’est passé...

Le jeune homme s’accorda un instant de réflexion, conservant sa position. Jeffrey désirait comprendre, c’était tout à fait légitime de sa part puisque cette relation le concernait également. Toutefois, Miharu ne parvenait toujours pas à transposer son sentiment en des termes logiques et rationnels. Kiwa écarta finalement son visage de l’épaule du vice-président. Une de ses mains serpenta jusqu’au cou du blond pour s’enrouler derrière celui-ci tandis que sa jumelle demeurait contre le torse pâle du petit brun, sensible à la moindre palpitation de son pauvre cœur. Il releva lentement les yeux, escaladant du regard le menton de Pullman, ses lèvres, son nez jusqu’à ses prunelles émeraudes.

"Après…"

Kiwa dévia son attention sur la joue de Jeff. Il soupira avant de continuer d’une voix chevrotante.

"Après l’agression…j’ai voulu… Ses paupières se scellèrent un moment. J’ai voulu t’effacer de ma mémoire… Parce que j’avais honte!…honte d’avoir rejeté la première personne à avoir démontré un tant soit peu de tendresse à mon égard."

Bien que solidement clos, de fines gouttelettes s’évadèrent de ses cils, l’une décrivant l’arrête de son nez, l’autre la courbe de son visage. Il poursuivit.

"Même si tes actes n’était pas justifiées, même si c’était immoral… pour moi, tu étais le seul ayant jamais agit de la sorte envers moi. Alors, j’ai essayé d’oublier…mais…je n’ai pas pu. Même si tu ne me voyais que comme un amour d’un soir, même si cette gentillesse n’était peut-être qu’une fourberie. Alors j’ai voulu m’excuser et encore une fois…je n’y suis pas arriver. Parce qu’il y avait quelque chose de différent, en moi.
Tu sais Jeff…je ne pourrai jamais haïr quelqu’un qui ressent la même solitude que moi… À chaque fois où je me remémorais l’événement, je me souvenais de ton regard. Je me souvenais d’y avoir descellée une tristesse quelconque, enfouie, quelque part…mais j’avais si peur à ce moment-là, dans les douches, que j’étais devenu aveugle… Dès que j’ai réalisé cela, ta pensée se mis à me hanter à chaque jour, à chaque minute, à chaque infime seconde de ma vie, engendrant un sentiment qui prenait de l’ampleur semaines après semaines. Je ne comprenais pas ce qui m’arrivait…je n’avais personne avec qui parler, ou pleurer… Un jour, j’ai entendu la rumeur selon laquelle tu étais avec un étudiant dénommé Lou…j’étais content pour toi, je me disais : s’il est moins seul maintenant, c’est tant mieux. Mais mon amour était devenu si important que même si ma tête l’acceptait, mon cœur le refusait… Et puis, tous mes autres malheurs grandissaient tandis que mon esprit était faible…alors, j’ai sombré…mais, tu es apparu à nouveau devant moi.
"

Un sourire illumina le visage de Kiwara, entraînant le dévoilement de ses yeux encore vitreux de larmes.

"Je ne peux pas expliquer pourquoi, mais le sentiment que j’éprouve pour toi est si fort…si fort que même si tu me prenais encore à nouveau contre mon gré, je ne t’en voudrai pas. Du moment que je peux être avec toi…"
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyLun 18 Déc - 0:16

Jeffrey resta un moment sans bouger quand le silence retomba. Les lèvres entrouvertes, les paupières légèrement plissées, et lui, perdu dans la contemplation du visage pâle de Miharu. Il était en train d’encaisser les paroles de celui qui s’avérait être son nouveau petit ami. Ou disons plutôt premier petit ami. A vrai dire, il n’avait jamais souhaité s’engager avec quelqu’un. Un soir ou deux ça suffisait bien...
Ses doigts glissèrent fébrilement sur le visage de Kiwara, essuyant doucement ses larmes. L’air lointain qui flottait sur son visage persistait. Il était en train de se dire que le jeune homme était clairement étrange. Sa façon de penser, de voir les choses, était réellement en décalage avec le commun des mortels. Mais ses mots avaient bien sûr faits leur petit effet. A ses yeux, il n’était pas un violeur. Disons plutôt qu’il était comme une sorte de victime dans l’esprit du brun.
Pullman resta encore un moment silencieux, puis sans que rien n’annonce sa réaction, il lâcha un petit rire. Rien de son rire habituel, mesquin et sournois... Non celui-ci était plutôt spontané et incontrôlé. Lorsque sa légère hilarité se tarit, ses lèvres revinrent à leur place, cette fois-ci arquées d’un sourire tendre. Ses grands yeux brillants d’un vert profond fixèrent ceux de son amant. Ses mains vinrent se poser sur ses joues. C’est alors que sa voix vrilla à nouveau dans la pièce, sensuelle et grave.

« Tu es vraiment étrange Kiwara... »

Différent. Kiwara était différent. Différent de tous ceux que le blond avait pu connaître dans sa vie.

« Je te trouve... »

Il chercha ses mots durant une poignée de secondes, avant de reprendre, en s’approchant du visage du plus jeune.

« Décalé... Oui, c’est le terme. »

Il continua en répétant, plus pour lui-même.

« ...Décalé... »

Décalé, comme lui. En désaccord avec les autres. A nouveau le silence s’installa. Il continuait de fixer son regard, ses prunelles brillant peu à peu d’une lueur chaude et prenante. Sérieusement, il ajouta :

« Tu me fascines... »

Sans attendre une seconde de plus, il posa ses lèvres sur les siennes en fermant les yeux. Cela dura une bonne minute jusqu’à ce que sa voix rieuse reprenne.

« Tu étais jaloux de Lou ??? »

A nouveau, il se mit à rire, puis embrassa encore le petit brun. D’un baiser fougueux et joueur, il passa à un baiser grave et désespéré. Il rouvrit en grand ses paupières, dévoilant ses grands yeux tristes et humides.

« Aimes-moi... Encore, encore, encore... »

Il était en train de céder... Cette armure qui le protégeait fondait peu à peu sous la douceur de Kiwara, sous ses paroles, ses regards, ses réactions... Sa sincérité.
Il plongea ses narines dans les cheveux bruns du jeune homme, puis inspira profondément.
Son parfum...
Son visage revint face au sien. Son masque froid de méchanceté brisé laissait place à des traits apeurés, fragiles. Se laisser aller à aimer ce petit gars... Se laisser aller à croire en son amour... Tout simplement se laisser aller à croire au bonheur... Etait le meilleur moyen pour risquer de souffrir. Ils recherchaient la même chose au fond, tous les deux... Le bonheur.
Il était trop tard à présent, pour revenir en arrière. Pour remettre sa combinaison imperméable faite de mesquinerie et de cruauté. Kiwara venait de s’infiltrer dans son cœur, faisant plier toutes ses défenses. En réalité, ce processus avait pris plusieurs mois, depuis un certain soir, dans les douches...

« Ne cesses jamais de m’aimer, je t’en supplie... »

Il venait de glisser son visage dans le creux de son cou et y resta un court moment avant de se redresser pour l’embrasser à nouveau, lui grimpant à demi dessus.

« Jamais... »
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyMer 27 Déc - 2:51

Décalé? Kiwa ne s’attarda pourtant pas à la définition du mot -bien qu’il manqua de peu de le répéter par stupéfaction- ni aux taquineries de Pullman. Certes, il ne sut réprimer la légère rougeur qui tinta ses joues suite à l’accusation de jalousie, mais les secondes qui s’ensuivirent réduisirent son attention à la personne exclusive du vice-président.
Ce regard, cette émotion, ce Jeff… Ce qu’il disait était si…si désespérément triste!
Alors que les mots découlaient de la part du blond, les sourcils du petit brun s’arquaient davantage, dévoilant par ses traits la surprise sincère qu’il éprouvait vis-à-vis de son partenaire. Kiwara fixa le visage de son amant, visage défiguré par une expression trop longtemps refoulé. Ses prunelles vertes sondèrent les yeux du blond. Comme il souhaitait apaiser ce mal qui lui rongeait le cœur, repousser ses mains qui lui tordaient l’âme. Cette scène dont la nuit avait été le théâtre et lui le spectateur éveillait en son être une compassion jusqu’alors inégalée. Ces paroles, ces gestes, tout ce qu’exprimait Jeffrey, ne s’agissait-il pas d’un hymne à la solitude? Lui-même trop familier avec cette sensation des plus affligeantes, Miharu sentit les larmes affluées à nouveau aux coins de ses yeux. Cependant, il les retint. Son chagrin ne s’estompant pas, un sanglot naquit bientôt au creux de sa gorge et il ne put que se faire violence afin de l’étouffer. Il devait être fort! Afin de pouvoir le protéger à son tour, afin de réaliser ce rêve qu’ils chérissaient communément.
« Ne cesses jamais de m’aimer, je t’en supplie... »
C’était insupportable. Dès que leur contact se rompit, Kiwa entraîna son amant en position de dominance, enlaçant soudainement son corps avant de l’étreindre chaleureusement. Spontanément, il répondit, comme s’il s’agissait de la plus inéluctable des évidences.

"Jamais je ne pourrais arrêter de t’aimer! Jamais! "

Il enfouit son visage au creux de son épaule, ne diminuant pas la puissance désespérée de son étreinte. Il désirait que Jeffrey réalise. Qu’il réalise la taille incommensurable, démesurée, de l’amour qu’il éprouvait à son égard. Qu’il constate que ce sentiment ne s’effriterait pas malgré le temps et les intempéries. Qu’il demeurait à jamais imprégné en lui.
Son torse appuyé contre le siens, il souhaitait que la chaleur de son cœur sache réchauffer celui encore frémissant de Jeff. De ce fait, il lui semblait percevoir les battements lointains de cet organe emprisonné derrière la peau satiné du blond. Kiwara sourit devant cette constatation. Au bout d’une interminable minute, il abandonna le confort de leur caresse pour retomber mollement sur le matelas, conservant les mains croisées au dos de son amant. D’un air sérieux, toutefois empreint à sa gentillesse naturelle, le garçon ajouta.

"Je t’appartiens, Jeff, tout entier."

En s’étirant, il revint vers lui, effleurant ses lèvres pour finalement gravir son visage jusqu’à son front où il déposa un furtif baiser.

"Je ne vis que pour toi!!"

La réponse de Jeffrey vis-à-vis de cette déclaration? Sa réaction? Il s’en moquait éperdument. Il l’embrassait déjà, scellant ses paroles, contraignant Pullman à les graver en son esprit. Les secondes défilaient et sa passion ne savait qu’accroître. Jamais il n’avait aussi ardemment désiré le sentir près de lui, contre lui, en lui…
Il transposait ce désir, cette ivresse amoureuse, par ses baisers de plus en plus fervents, ses mains toujours plus avides de contactes. D’ailleurs, un de ses doigts se glissa sournoisement sous le sous-vêtement de son-amant et avant même que l’auteur de ce geste ne réalise ses actes, le vêtement quittait son propriétaire, chutant jusqu’à ses genoux. Libre à lui de le retirer complètement –de toute manière, Kiwara n’était pas le mieux placer pour l’aider et ce, dans tous les sens du terme-.
C’était drôle, c’était étrange, c’était triste.
Il se noyait en lui, l’étouffant également par sa propre existence. L’un était le reflet de l’autre, une image certes déformée mais dont la forme initiale demeurait la même. Ils s’étaient tordus, chacun de leur côté, pour devenir deux antonymes. Pourtant, lui, il l’aimait. Tellement, tellement, tellement! Il retrouvait chez lui sa détesté solitude, mais également cette force particulière qui lui était inconnue. Auprès de lui, il se sentait utile et…aimé?

"Je t’aime..."

Il effectua une pression contre ses omoplates afin de l’obliger à se pencher sur lui jusqu’à ce que leurs corps se frôlent, chair contre chair, sans barrière ni aucune autre frontière que les sens. Le garçon s’agrippa à Jeff une nouvelle fois. Il entrouvrit la bouche, implorant muettement à son amant de la prendre de ses lèvres.
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MessageSujet: Re: Pour soigner le blessé...   Pour soigner le blessé... EmptyVen 2 Fév - 15:04

Jamais je ne pourrais arrêter de t’aimer ! Jamais !
Solidement enlacé à Kiwara, le vice-président se sentait... Perdu. Comment croire de telles paroles ? Comment pouvait-on être sûr d’aimer quelqu’un à jamais ? Surtout l’aimer lui ! Comment accepter de telles paroles alors que toutes les autres avant Kiwara n’avaient été que venin et affrontement, haine et mépris ? C’était surréaliste, il ne pouvait y croire. Son cœur fermé comme la plus solide des coquilles se refusait à se laisser aller à cette douceur. Non ! Jeffrey Pullman était violent, violeur ! Jeffrey Pullman était une ordure ! Comment un petit brun si frêle et fragile pouvait-il se permettre de vouloir réduire à rien tout ce qu’il avait construit ? Ce mythe de la pourriture, l’adorateur de débauche et de domination. Placé sur un piédestal des ténèbres, il était à l’abri de tous les affronts ! Rien ne pouvait l’atteindre ! Mais là... Son corps si tendrement enroulé à celui de ce jeune homme, ses paroles si sucrées, si sincères, si touchantes... Cet amour si brûlant... Il avait l’impression de perdre ses forces, de perdre tout ce qui avait bâti son armure glacée. Ses bras si faibles qui l’enlaçaient... Il s’y égarait. Les paupières closes avec force, il serrait de ses propres bras robustes le corps de Miharu, comme s’il s’accrochait désespérément à sa bouée de secours. Il avait l’impression que sa gorge brûlait, que son estomac se tordait dans tous les sens. Et pourtant rien de tout ça, juste une larme au coin des yeux qu’il se garda bien de faire disparaître, par peur d’être vu dans cet état.
Le brun se rallongea, sans pour autant enlever ses mains de lui. Et ses paroles lui firent le même effet que les précédentes. Il était complètement mis à nu face à Kiwara et pour cause, personne n’avait jamais tenté de l’attaquer avec des je t’aime. En fin de compte, c’était comme si Kiwa était victorieux. Il avait vaincu le Jeff tout-puissant en trouvant son point faible, et par là même, avait devancé tout ceux qui avaient un jour tenté d’abattre Pullman. Le brun pouvait être fier de sa réussite. Il avait dompté la bête et un seul coup bien placé suffirait à l’achever, à en terminer avec toute sa personne, tout son mythe, tout son être, à le réduire à rien, à le tuer. Il n’était plus rien, à présent que l’armure qui le recouvrait se fissurait inexorablement. On pouvait déjà imaginé la fascination qu’éprouveraient les autres face à Kiwara Miharu, celui qui avait mené le violeur récidiviste au trépas. Ils l’acclameraient, l’idolâtreraient, le placeraient sur un piédestal de gloire ! Bravo Miharu, longue vie à celui qui aura mis fin au long règne de terreur du vice-président Pullman !
Le blond sentit à peine le baiser qui se posa sur ses lèvres. Une espèce de fumée opaque semblait brouiller son cerveau. La main du son partenaire fit glisser le seul vêtement qui lui restait jusqu’à ses genoux. Il ne sembla pas réagir et un nouveau je t’aime lui fut adressé, suite auquel le brun le fit s’allonger sur lui. Chose à laquelle il ne résista aucunement, telle une poupée de chiffon qu’il paraissait être devenu. Le nez de Jeff vint disparaître au creux de son cou pâle, sa joue contre sa clavicule frêle.
Leurs corps étaient si proches que Miharu pouvait sentir que plus aucune excitation ne s’exerçait le corps bien sculpté de son ancien agresseur. Il ne disait rien, ne bougeait plus. Il tremblait, désarmé, apeuré, à sa merci totale. De lourdes larmes s’échappaient de ses paupières sans qu’il ne trouve la force de les retenir, caché entre l’édredon et son épaule maigre. Il avait gagné. Les éclats de sa coquille de glace flottaient dans l’air ambiant, le laissant seul et nu face à celui qui avait su trouver les mots pour le terrasser. Celui qui avait su comprendre de quoi Pullman souffrait et qui s’en était servi. Le petit jeu de Jeff avait apparemment suffisamment duré. C’était la fin à présent, la fin d’un long et amusant combat. L’armée de ses ennemis avait su trouver le soldat parfait. Aussi faible qu’un nouveau-né, ou plutôt qu’un combattant achevé par son adversaire, il ne bougeait plus, si ce n’est qu’il tremblait entre ses bras. Il redoutait la suite. Non, il ne voulait pas être si faible, il ne voulait pas devenir le gentil Pullman que Kiwara voulait le voir devenir. Il ne voulait pas souffrir. Car oui, l’amour faisait souffrir. Souffrir par ses désillusions.
Personne n’aurait su dire quelle mouche le piqua à cet instant, mais il se redressa vivement au dessus de Miharu, le visage trempé de larmes, les yeux rouges injectés de sang.

« Je ne crois pas en l’amour. »

L’amour, le vrai, celui qui dure toujours. Non, il n’y croyait pas. Pour lui l’amour n’était qu’une illusion qui ne durait qu’un temps. Après de douces promesses, après de tendres projets, arriverait le jour où tout s’effondrerait. Le jour cruel qui lui ferait tellement mal qu’il en crèverait.

« Les contes de fée ne sont bons que pour les enfants ! »

Il parlait cette fois-ci en sanglotant. Il s’était laissé bercer par ses mots doux un moment, maintenant il fallait que cela cesse, sinon il serait perdu ! C’était déjà une belle erreur que d’avoir accepté de l’écouter ! Il en souffrirait maintenant ! Souffrirait au souvenir de son amour ! Oui souvenir, car il ne fallait pas que cela continue. Non, il ne croyait pas en l’amour, non il ne voulait pas prendre le risque de souffrir, d’avoir mal. Il préférait encore être seul en fin de compte ! Que de prendre ce risque là !
Mais les sanglots qui étreignaient sa gorge ne semblaient pas vouloir le quitter. Il était toujours penché au dessus de Kiwara, ses deux bras plantés dans le matelas pour se soutenir. Ses larmes quittaient ses joues à mi chemin pour venir s’écraser sur le brun. Quelque chose clochait, car malgré ces résolutions tenaces, Pullman ne pouvait se résoudre... A repousser Miharu. Comme pris d’une faiblesse soudaine, il se laissa aller en avant, appuyant son front à celui de son amant. Ses lèvres articulèrent faiblement quelques paroles précipitées et douloureuses.

« Ca fait mal l’amour... J’ai trop peur de me risquer à ça... »

S’il avait si peur, il lui suffisait de se relever, de redonner ses vêtements à Kiwara, et de le forcer à partir. Pourtant il restait là, sur lui, fermant à présent les yeux.
L’amour faisait surtout mal quand il n’était pas là. Comment pouvait-il savoir que l’amour n’existait pas ? Personne ne l’avait jamais aimé, pas même sa mère. C’était... Tellement tentant de se laisser aller. Et puis... C’était trop tard à présent, son armure avait volé en éclats...
Il eut juste à tendre un peu le menton pour que ses lèvres rencontrent celles du brun. Il resta ainsi un moment, avant qu’il ne dérive doucement sur sa joue, puis dans son cou, puis sur sa clavicule. Ses mains remontèrent le long de ses côtes, les caressant doucement, avec tendresse. Le bas de son ventre était toujours contre le sien. Il remua légèrement ses hanches et fit sentir par ce même geste à son compagnon que l’envie revenait petit à petit en lui. Il déposa une série de baisers sur sa peau douce et chaude avant d’atteindre un petit bouton de chair sur son torse. Il le prit de ses lèvres, délicatement, presque comme une supplication qui sommait le plus jeune de ne pas abandonner le plus vieux dans l’état de fragilité auquel il se trouvait réduit par ses soins.
Après s’être attardé un long moment sur son pectoral, il choisit de descendre d’avantage, se détachant de lui pour pouvoir atteindre des zones plus basses de son anatomie. Il contempla quelques instants son ventre avant d’aller chatouiller son nombril du bout du nez puis de poser sa joue contre. Une petite pause qui dura une poignée de secondes avant que ses baisers ne reprennent de plus bel autour de la cicatrice universelle, creuse. Ses mains, qui avaient quitté ses côtes, étaient maintenant placées sur ses cuisses qu’elles caressaient lentement, descendant de la courbe de ses fesses pour y remonter avec douceur. Ses lèvres, qui cascadaient sous son nombril, finirent par atteindre son pubis. Mais il s’arrêta, immobile dans la pénombre, il attendait un signe, n’importe lequel, qui lui indiquerait de continuer.
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